
Nord-Kivu: les prix alimentaires baissent, mais les habitants peinent toujours à joindre les deux bouts à Kiwanja

Depuis quelques semaines, les habitants de Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), constatent une baisse notable des prix de certains produits alimentaires de base. Cette tendance est principalement attribuée à la reprise du trafic direct entre Goma et Rutshuru longtemps interrompu à cause des affrontements entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la RDC (FARDC) mais aussi à la fin du monopole exercé par certains fournisseurs sur le marché local.
Parmi les produits ayant connu une baisse figurent le riz, l’huile végétale, le sucre et la farine de maïs. Un commerçant local, qui a requis l’anonymat, explique à victoireinfo.net :
« Quand le monopole était encore en place, nous achetions un bidon d’huile végétale à 40 dollars en provenance de Goma. Aujourd’hui, il coûte 30 dollars. Le sac de riz de 25 kg est passé de 30 ou 35 dollars à seulement 20 ou 22 dollars, et le sucre est descendu de 70 à environ 45 dollars. »
Les ménagères confirment cette tendance. Pour Glorieuse Kanyere, l’évolution est perceptible :
« Comparé au mois passé, la quantité de sucre qu’on peut acheter à 1000 francs congolais est plus grande. Une bouteille d’huile de 72 cl qu’on payait entre 4500 et 5000 francs revient aujourd’hui à 3500 francs. »
Cependant, malgré cette baisse, le soulagement des ménages reste limité. Pour madame Kavira Muhongya Inès, habitante de Kiwanja, les difficultés persistent :
« Le prix des denrées a baissé, oui, mais cela ne se ressent pas beaucoup dans notre quotidien. Le taux d’échange du dollar reste élevé, l’argent ne circule pas, les banques sont fermées, et les agents de transfert imposent des taux bas au retrait alors que les commerçants vendent au taux élevé. »
Face à cette situation, les habitants appellent à la réouverture des banques et au paiement des agents de l’État, notamment les enseignants, afin de relancer l’économie locale et améliorer la circulation monétaire dans la région.
Clément Softly
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