
Crise économique à Goma : des écoles acceptent des biens en nature comme frais scolaires

Face à une grave crise de liquidité, certaines écoles privées de Goma innovent pour assurer la continuité de l’éducation. En l’absence d’argent, les parents peuvent désormais payer les frais scolaires avec des biens en nature.
Située à Kyeshero, l’École internationale Les Érudits du Monde fait partie des établissements ayant adopté cette pratique. Selon son promoteur, Étienne Katoro, cette décision est le fruit d’une concertation entre enseignants et parents.
« Tout le monde a compris que la situation est compliquée. Les enseignants ont accepté que nous recevions des biens utiles », explique-t-il.
Téléviseurs, sacs de haricots, bétail ou autres biens de valeur servent désormais de monnaie d’échange. Une initiative saluée par de nombreux parents et acteurs de la société civile.
Pour Denis Munihire, président de l’ANAPECO au Nord-Kivu, cela permet de garantir l’accès à l’école, notamment dans les familles agro-pastorales.
« Mieux vaut échanger un stock invendu contre la scolarité de l’enfant que le déscolariser », insiste-t-il
Mais cette approche nécessite une gestion rigoureuse. Julienne Kasilamu, de la thématique Éducation de la société civile du Nord-Kivu, appelle à la transparence dans l’évaluation des biens.
« Ce système aide l’enfant à rester à l’école et l’enseignant à subvenir à ses besoins. Il doit être bien coordonné, dans l’intérêt des enfants », souligne-t-elle
Cette initiative survient alors que la situation socio-économique reste tendue. La prise de Goma par les rebelles de l’AFC-M23 fin janvier 2025, et le départ de nombreuses ONG, ont provoqué des licenciements massifs, affectant lourdement les revenus des ménages.
Dans ce climat incertain, ces écoles font preuve d’adaptabilité pour préserver un bien précieux : l’éducation, pilier de résilience pour l’avenir.
Rédaction
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