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RDC : le Nord-Kivu confronté à une nouvelle menace sanitaire avec l’apparition de l’anthrax

img-20250418-wa02527126470603252155417 RDC : le Nord-Kivu confronté à une nouvelle menace sanitaire avec l’apparition de l’anthrax

Déjà meurtrie par quatre années de guerre, la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, fait face à un nouveau danger : une potentielle épidémie d’anthrax, également appelée « fièvre charbonneuse » ou « charbon bactérien ». Le gouverneur militaire, le général-major Evariste Somo Kakule, a tiré la sonnette d’alarme mardi 15 avril dans un communiqué officiel adressé à la population.

Cette alerte fait suite à la découverte préoccupante d’une cinquantaine de carcasses d’hippopotames retrouvées mortes dans des circonstances suspectes, présentant des symptômes rappelant ceux de l’anthrax. Cette maladie, bien que rare, est hautement infectieuse et potentiellement mortelle.

Dans son message, le gouverneur Kakule a précisé que l’anthrax est causé par une bactérie présente dans le sol, Bacillus anthracis. Elle touche principalement les animaux, notamment les herbivores, avant de pouvoir se transmettre à l’être humain par contact direct ou indirect avec des animaux infectés ou leurs produits dérivés.

« Je vous alerte sur l’apparition d’une maladie dite anthrax (fièvre de charbon) dans notre province du Nord-Kivu. Cette maladie affecte particulièrement les animaux, mais elle touche et tue également les humains », a-t-il déclaré.

Le gouverneur a également détaillé les trois principales voies de transmission chez l’humain :

Voie cutanée : par manipulation directe d’animaux malades ou de leurs produits contaminés, entraînant l’apparition de papules, vésicules et lésions cutanées caractéristiques.

Voie digestive : par ingestion de viande contaminée, provoquant douleurs abdominales, diarrhée parfois sanglante et vomissements.

Voie respiratoire : par inhalation de spores, souvent mortelle si elle n’est pas traitée rapidement, avec des symptômes graves tels que toux, fièvre élevée, maux de gorge et détresse respiratoire.

Face à cette menace sanitaire, le général-major Evariste Kakule appelle la population du Nord-Kivu à la plus grande vigilance et à adopter des mesures de prévention strictes. Il recommande notamment :

D’éviter tout contact avec des animaux morts ou suspects,

De ne pas consommer de viande d’origine douteuse,

De se laver régulièrement les mains avec de l’eau et du savon,

Et de désinfecter les objets et surfaces potentiellement contaminés.

Il a également insisté sur la responsabilité collective dans la lutte contre la propagation de la maladie, exhortant les services vétérinaires, sanitaires, ainsi que les administrateurs de territoires à renforcer la surveillance sur le terrain.

Cette alerte survient dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu. Le Nord-Kivu, épicentre du conflit armé opposant les forces gouvernementales aux rebelles du M23 et à d’autres groupes armés, est déjà confronté à des conditions de vie très précaires, rendant la riposte sanitaire encore plus difficile.

Clément Softly

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