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Ituri face à son destin : entre espoirs brisés et l’urgence de réconcilier les fils de la province ( analyse de Joël A. Ndey)

img-20250508-wa01278731879785600391535 Ituri face à son destin : entre espoirs brisés et l’urgence de réconcilier les fils de la province ( analyse de Joël A. Ndey)

Et si l’Ituri n’avait jamais connu l’état de siège ? Une question qui hante l’esprit de plus d’un Iturien et qui, pourtant, reste sans réponse tangible. Imaginer le niveau de développement, la stabilité et la cohésion sociale que la province aurait pu atteindre sans ce régime d’exception relève presque de l’utopie. Tant les scénarios restent hypothétiques.

Pourtant, il fut un moment charnière dans cette province : la motion historique initiée par l’Honorable Masumbuko à l’encontre du Gouverneur Jean Bamanyisa. Une action portée par une volonté sincère de redynamiser la gestion de l’Ituri. Hélas, ce tournant fut aussi l’occasion pour certains leaders de la province, poussés par leurs douleurs et vécus, d’en appeler à l’état de siège. Une mesure extrême qui, à ce jour, laisse derrière elle un bilan en demi-teinte.

S’en prendre aujourd’hui au Gouverneur militaire, le Lieutenant-Général Luboya Jonny Kashama, revient à ignorer l’essence même de son engagement. Envoyé à la demande des Ituriens eux-mêmes, il incarne une figure d’expérience et de rigueur, parfois contestée, mais dont l’érudition et la méthode sont avérées. Malheureusement, l’Iturien peine encore à s’unir, et la méfiance entre communautés continue d’alimenter la crise.

Dans ce contexte, certains cadres comme Luc Malembe ou Christian Shauri, bien qu’issus d’autres provinces, se retrouvent aujourd’hui au cœur des critiques, accusés par certains d’exploiter les divisions internes pour tirer avantage des ressources de l’Ituri.

Pour sortir de l’impasse, plusieurs recommandations s’imposent :

  1. Impliquer davantage la jeunesse : Les jeunes leaders, les voix qui montent, les analystes et polyglottes doivent être associés aux efforts de relèvement, et ce, dans des conditions de reconnaissance équitables.
  2. Promouvoir les talents locaux : Comme l’a été récemment Losa Bingi Serges, d’autres jeunes Ituriens méritent des opportunités concrètes.
  3. Tendre la main aux dissidents : Ouvrir des postes stratégiques à certains leaders de la CRP réfugiés en Ouganda, notamment Me. Kuratabo, pourrait désamorcer une partie du conflit économique.
  4. Communiquer avec transparence : Le dialogue permanent avec la société civile et les élus provinciaux est essentiel pour restaurer la confiance et renforcer la légitimité de l’action publique.

Malgré une certaine accalmie à Irumu, mon territoire d’origine, et les efforts notables du Gouverneur militaire, les défis restent nombreux. Le bilan de l’état de siège reste mitigé à mes yeux. Néanmoins, je garde espoir, convaincu du sens stratégique et du pragmatisme du Lt Général Luboya Jonny Kashama.

Enfin, je tiens à saluer publiquement le sens élevé de reconnaissance du Lt. Général Kyaligonza, lors de son récent passage en Ituri, pour ses félicitations personnelles à mon endroit suite à mes interventions citoyennes.

Ass. Joël A. Ndey, Analyste politique indépendant, cadre du BUREC et des APB avec la Rédaction

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