Haut-Uele / Les tambours coutumiers résonnent à nouveau à Watsa : le secteur Kibali redevient la chefferie Bari Logo, le groupement Tora retrouve son statut de chefferie Gbangba Mayogo

C’est un tournant historique pour le territoire de Watsa, dans la province du Haut-Uele. Le secteur Kibali et le groupement Tora viennent de retrouver leurs statuts coutumiers d’avant l’indépendance. Le premier redevient officiellement la chefferie Bari Logo, tandis que le second retrouve son nom de chefferie Gbangba Mayogo. Une reconnaissance qui marque un retour aux structures traditionnelles longtemps revendiquées par les populations locales.

La cérémonie officielle de remise des documents consacrant ce changement de statut a eu lieu le mardi 27 mai 2025 à Surur, localité du secteur Kibali. C’est une délégation spéciale venue de Kinshasa, représentant le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, qui a procédé à la remise desdits documents devant un parterre d’autorités locales, de chefs de villages et de notables du territoire de Watsa.

S’exprimant à la presse à l’issue de la cérémonie, M. Flory Mokambia, chef de la délégation, a salué ce moment historique avant de préciser que cette étape administrative sera suivie très prochainement de l’installation officielle des nouvelles autorités coutumières. Cette installation sera effectuée par le gouverneur de la province du Haut-Uele, représentant du gouvernement central au niveau provincial.

M. Mokambia a par ailleurs exhorté les nouvelles entités à s’engager pleinement dans leur mission constitutionnelle de développement.

« Ces chefferies ont désormais la pleine responsabilité d’apporter des services sociaux de base à leurs administrés. C’est une tâche noble, mais aussi un devoir sacré envers les populations », a-t-il déclaré.

Très émus et remplis de gratitude, le chef du secteur Kibali, Dieudonné Surur, ainsi que le chef du groupement Tora, Maganda, ont tour à tour remercié le chef de l’État et plus particulièrement le ministre national de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, pour cette reconnaissance tant attendue. Ils ont promis de s’investir corps et âme pour le développement durable de leurs entités respectives.

Il convient de rappeler que ce retour aux chefferies coutumières d’avant 1960 est perçu par de nombreux habitants comme une victoire de la mémoire et de l’identité locale, mais aussi comme une opportunité de relance du développement à la base, dans un contexte de décentralisation renforcée en République Démocratique du Congo.

Rédaction