
Isiro : le Mouvement Citoyen Haut-Uélé Ma Province s’oppose à l’appel aux journées « ville morte » lancé par la Synergie de la Société Civile

Le Mouvement Citoyen Haut-Uélé Ma Province (MHUMAP) s’oppose fermement à l’appel à deux journées « ville morte », prévues les 7 et 8 juillet 2025 sur toute l’étendue de la ville d’Isiro, chef-lieu de la province, et lancé par la Synergie de la Société Civile du Haut-Uélé. Dans une déclaration officielle faite à la presse ce vendredi 4 juillet, cette organisation citoyenne dénonce une décision précipitée, non concertée et nuisible aux intérêts de la population.
«Nous, Mouvement Citoyen Haut-Uélé Ma Province, disons non aux deux journées de ville morte décrétées par la Synergie de la Société Civile. Car lorsque le MHUMAP alertait sur la gestion opaque du gouvernement provincial, cette prétendue Synergie de la Société Civile empruntait d’autres chemins, au lieu de défendre les intérêts de la population »,
a déclaré Ézéchiel Angweti, l’un des leaders du mouvement.
Pour ce jeune acteur engagé, la démarche actuelle de la Synergie manque de cohérence et d’équité, en ciblant injustement une population déjà frappée par la précarité économique.
« Aujourd’hui, elle ne peut pas surgir soudainement pour décréter des journées ville morte, alors même qu’une enquête est déjà envisagée par l’Assemblée provinciale. Les députés vont descendre sur le terrain et, à leur retour, un rapport sera présenté. Si ce rapport confirme qu’il y a réellement détournement, nous, le MHUMAP, nous nous unirons pour porter haut la voix de la population, comme nous l’avons toujours fait. »
Il précise également que toute action doit s’inscrire dans une logique d’unité et de résultats :
« À ce moment-là, nous prendrons, avec la population, des mesures utiles pour que tant le gouvernement provincial que national nous écoute, et que les auteurs des présumés détournements soient poursuivis. »
Ézéchiel Angweti juge irresponsable l’idée de décréter une ville morte sans tenir compte de la souffrance quotidienne des citoyens :
« Punir une population déjà très appauvrie avec deux journées de ville morte, c’est faire preuve d’imprudence. Réagir dans la précipitation n’est pas la meilleure solution. »
À travers sa déclaration, le MHUMAP plaide pour une mobilisation organisée, inclusive et porteuse d’un impact réel :
«Ce qu’il faut, c’est que la Synergie abandonne les voies dispersées qu’elle emprunte actuellement et qu’elle se rassemble pour défendre l’intérêt général de la population. »
Enfin, le mouvement attire l’attention sur la nécessité d’un changement au sein même de l’exécutif provincial :
« Ce que nous demandons au gouverneur de province, c’est qu’à son retour à Isiro, il revoie impérativement son entourage pour identifier ceux qui sont réellement avec lui et ceux qui sont en train de le trahir. Car s’il est aujourd’hui entouré de détourneurs, nous, la population, ne nous opposerons pas au gouverneur en tant que personne, mais à son entourage toxique. »
Le MHUMAP insiste sur le fait que, dans l’attente des conclusions de l’enquête parlementaire en cours, la population doit continuer à vaquer librement à ses occupations. Il réaffirme que le seul mot d’ordre légitime viendra, en temps voulu, de cette structure citoyenne.
Il convient de rappeler que la Synergie de la Société Civile du Haut-Uélé, dans une déclaration faite à la presse ce vendredi 4 juillet 2025, a appelé à deux journées de ville morte, prévues les lundi 7 et mardi 8 juillet courant. Selon elle, cette action vise à dénoncer, entre autres, l’insécurité persistante à Wamba, les détournements présumés de fonds publics, la vente illicite de concessions, ainsi que le ralentissement des projets de développement dans la province.
César Dedebha fils
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