
RDC : vague de massacres à la limite entre l’Ituri et le Nord-Kivu, le député Siwako lance un cri d’alarme

Le député provincial Alain Siwako tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à la situation sécuritaire préoccupante à la frontière entre les territoires de Beni (province du Nord-Kivu) et d’Irumu (province de l’Ituri). Dans une déclaration rendue publique ce jeudi 10 juillet, l’élu de Beni a dénoncé une nouvelle tragédie attribuée aux rebelles ADF et a exhorté les forces armées congolaises et ougandaises à agir de manière urgente.
Selon les informations recueillies par la société civile locale, dix corps sans vie ont été découverts entre les localités de Beu-Manyama et l’arrière de Samboko, deux villages situés dans une zone particulièrement vulnérable du corridor Beni–Irumu. Les victimes seraient originaires de la commune d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, régulièrement ciblée par les incursions armées.
Les corps auraient été découverts dans des circonstances tragiques, renforçant les soupçons sur l’implication des rebelles ougandais des Forces Démocratiques Alliées (ADF), responsables de nombreux massacres dans l’est de la RDC ces dernières années.
Face à ce nouveau drame, le député Alain Siwako a lancé un appel pressant aux décideurs des opérations conjointes FARDC-UPDF (Forces armées de la République démocratique du Congo et armée ougandaise) :
«Prenez des dispositions urgentes, chers décideurs des opérations FARDC-UPDF ! », a martelé le parlementaire dans son message.
Il dénonce une inaction préoccupante, voire une certaine indifférence des responsables militaires et politiques, alors même que la région continue de vivre sous la menace constante des groupes armés.
Cette nouvelle attaque s’ajoute à une longue série de massacres survenus dans cette région dite « triangle de la mort », où les civils paient le prix fort de l’instabilité persistante. Malgré la présence, depuis plusieurs mois, d’opérations militaires conjointes entre les armées congolaise et ougandaise censées démanteler les bastions des ADF, la violence persiste et les résultats tangibles sur le terrain sont peu perceptibles.
Les populations locales, de plus en plus méfiantes, dénoncent un manque d’anticipation, de coordination et de protection de la part des autorités compétentes. Des déplacements massifs de populations sont également signalés, aggravant la crise humanitaire déjà sévère dans la région.
Le groupe armé des ADF (Allied Democratic Forces), à l’origine un mouvement rebelle ougandais, est actif depuis plus de deux décennies dans l’est de la RDC. Accusé de crimes de guerre, de massacres de civils, d’enlèvements et de sabotages, le groupe est aujourd’hui classé parmi les organisations terroristes par plusieurs institutions internationales.
Depuis fin 2021, les armées congolaise et ougandaise mènent des opérations conjointes dans la région, dans l’objectif d’éradiquer les ADF. Toutefois, la montée en puissance des attaques interroge sur l’efficacité et la stratégie adoptée sur le terrain.
En conclusion, le député Alain Siwako invite les autorités militaires, politiques et partenaires internationaux à prendre la mesure réelle de la menace. Il appelle à :
Un renforcement immédiat de la présence militaire dans les zones sensibles ;
Une enquête indépendante pour établir les responsabilités ;
La protection effective des populations civiles ;
Une révision stratégique des opérations militaires en cours.
« Il est encore temps d’éviter d’autres massacres. Mais chaque minute de silence coûte des vies innocentes », a-t-il conclu.
Avec les contributions de la société civile d’Oicha et des sources locales à Beni-Irumu.
James Paluku
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