
Ituri: l’ANAPECO s’oppose à la décision du ministère de l’Éducation autorisant le maintien des filles enceintes à l’école

La récente circulaire du ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle citoyenneté, autorisant le maintien des filles enceintes dans les établissements scolaires, continue de faire réagir. En Ituri, l’Association nationale des parents d’élèves du Congo (ANAPECO), par la voix de son président provincial David Mputu, s’oppose fermement à cette mesure, qu’elle juge dangereuse pour l’équilibre éducatif et moral des écoles.
Signée le 14 juillet à Kinshasa par le Secrétaire général a.i., Alexis Yoka La Pulinangu, cette circulaire recommande que les filles enceintes soient maintenues dans le système éducatif, sans sanction ni exclusion, dans un esprit d’éducation inclusive et d’égalité des chances.
Mais pour l’ANAPECO/Ituri, cette décision va à l’encontre des valeurs éducatives et familiales.
« Si une fille tombe enceinte, elle doit rester à la maison jusqu’à l’accouchement. Ce n’est pas digne de voir des jeunes filles se promener avec leurs grossesses en pleine salle de classe. Je m’inscris en faux contre cette idée », a réagi David Mputu dans une interview accordée ce mardi 15 juillet à notre rédaction.
Et d’ajouter : « Nous nous opposons fermement à cette circulaire. C’est une manière d’autoriser l’inacceptable. À ce rythme, nos écoles risquent de se transformer en maternités. Les filles tomberont enceintes en désordre, sans aucune crainte de sanction. »
Selon l’ANAPECO, plutôt que d’assouplir les règles, le ministère devrait renforcer la politique de tolérance zéro face aux grossesses précoces, en misant davantage sur la prévention, la sensibilisation et la discipline.
Alors que le gouvernement affirme vouloir bâtir une école inclusive et équitable, la position de l’ANAPECO/Ituri révèle un profond malaise sociétal. Elle met en lumière le dilemme entre la protection des droits des jeunes filles et la crainte d’encourager une forme de permissivité.
Cette opposition relance le débat de fond sur la place de la morale, de la responsabilité et de la discipline dans le système éducatif congolais, à l’heure où les établissements scolaires sont confrontés à des défis croissants liés à l’adolescence, à la sexualité et à l’égalité des genres.
En attendant une éventuelle concertation nationale sur la question, la circulaire demeure en vigueur. Les écoles de l’Ituri sont donc tenues de l’appliquer, malgré les résistances, sauf instruction contraire des autorités compétentes.
Héritier RAMAZANI
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