Nord-Kivu : Oxfam alerte sur une crise humanitaire alarmante, entre faim, insécurité et violences sexuelles

Après une mission dans les zones les plus touchées par les conflits armés à l’Est de la RDC, notamment au Nord-Kivu, les responsables d’Oxfam ont dressé un tableau sombre de la situation humanitaire qui y prévaut. Lors d’un point de presse à Kinshasa, Béatrice Vuagrante, directrice exécutive d’Oxfam/Québec, a témoigné de la gravité de la crise, marquée par un manque criant d’eau potable, de nourriture et de sécurité.

« Nous avons été extrêmement bouleversés par les récits entendus à Goma, Sake et dans les villages environnants. Il y a un accès très limité à la terre, à l’eau et à la nourriture. Les femmes vivent dans la peur constante des violences sexuelles, et les jeunes hommes redoutent les enlèvements. Cette réalité persiste encore aujourd’hui », a-t-elle déclaré.

Aux côtés du directeur pays d’Oxfam/RDC et de la directrice exécutive basée aux États-Unis, la délégation a constaté une détresse généralisée dans les zones visitées. Malgré la réduction de l’aide humanitaire américaine, Oxfam a réaffirmé sa volonté de continuer à intervenir auprès des populations vulnérables.

L’organisation humanitaire dit avoir mis en place un tri des cas les plus urgents, en concertation avec les familles affectées, en vue d’une assistance ciblée. Parmi les réponses apportées : distribution de kits d’hygiène (savon, serviettes hygiéniques réutilisables, pagnes), réhabilitation des banques fontaines, construction de douches et latrines pour limiter les risques sanitaires, notamment face à la résurgence du choléra et de la variole du singe.

Oxfam s’est également engagée à soutenir les jeunes filles et femmes survivantes de violences sexuelles, à travers des mécanismes d’accompagnement visant leur autonomie.

« Même sans le soutien de certains bailleurs, nous restons déterminés à répondre aux besoins les plus urgents, dans le respect de la dignité des populations », a conclu Béatrice Vuagrante.

Clément softly