CHAN 2024 : les Léopards A’ affamés pendant que la RDC verse des millions au FC Barcelone, l’AS Monaco et à l’AC Milan

Alors que la République Démocratique du Congo multiplie les partenariats lucratifs avec des clubs européens, les Léopards A’ peinent à boucler leur préparation pour le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2024. Une illustration frappante du gouffre entre les ambitions internationales et la réalité du football local.

A deux semaines du coup d’envoi du CHAN 2024, prévu en Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda, Tanzanie), la sélection locale congolaise traverse une situation aussi dramatique qu’incompréhensible. Ce vendredi 18 juillet, aucun entraînement n’a eu lieu à Kinshasa. Raison : les joueurs n’ont pas pu rejoindre le stade, faute de transport. Le bus de l’équipe nationale n’est tout simplement pas arrivé à l’hôtel, bloquant ainsi tout le programme du jour.

La veille, c’est l’alimentation des joueurs qui a été compromise. Le personnel de l’hôtel où loge la délégation a suspendu le service de restauration en raison d’un défaut de paiement. Les joueurs n’ont finalement pu se nourrir que tard dans la nuit, une situation humiliante pour une équipe censée représenter fièrement la RDC sur la scène continentale.

Pourtant, le sélectionneur Otis Ngoma, en poste depuis plusieurs mois, a établi une présélection de 36 joueurs, censée entamer un stage de préparation de cinq jours à Kinshasa avant de s’envoler pour l’Algérie du 21 au 30 juillet, en guise de dernière phase de préparation. Mais la réalité logistique semble compromettre ce programme.

Ce traitement réservé aux Léopards locaux tranche violemment avec les investissements faramineux que le gouvernement congolais projette de consentir à l’étranger. Des discussions sont en cours pour un partenariat avec le FC Barcelone à hauteur de 40 millions d’euros. Un accord a déjà été conclu avec l’AS Monaco pour 1,6 million de dollars US par saison, soit 4,8 millions sur trois ans. Par ailleurs, des négociations seraient également en bonne voie avec l’AC Milan, où 15 à 18 millions de dollars pourraient être investis.

Ces sommes, bien que justifiées par une volonté de marketing territorial ou de visibilité internationale, posent question lorsque, dans le même temps, une sélection nationale peine à disposer de repas ou d’un simple moyen de transport pour s’entraîner.

La RDC n’est pourtant pas une nation quelconque dans l’histoire du CHAN. Elle est double vainqueur de la compétition (2009 et 2016), à égalité avec le Maroc (2018 et 2021). Ce tournoi, réservé aux joueurs évoluant dans les championnats locaux, a souvent été une vitrine pour les talents congolais. Pour cette édition 2024, la RDC se retrouve dans un groupe A relevé aux côtés du Kenya, pays hôte, du Maroc, de l’Angola et de la Zambie.

Mais à ce rythme, il faudra un véritable miracle pour voir les Léopards A’ briller sur le terrain, tant les conditions de préparation semblent éloignées des standards attendus à ce niveau de compétition.

Clément softly