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RDC : le gouvernement officialise l’augmentation de 50 000 FC sur le salaire des enseignants dès juillet 2025

img-20250723-wa04164932610325886562706-1024x683 RDC : le gouvernement officialise l’augmentation de 50 000 FC sur le salaire des enseignants dès juillet 2025


Près d’un an après les assises de Bibwa, le gouvernement congolais vient d’annoncer la mise en œuvre complète de sa promesse d’augmentation salariale en faveur des enseignants. Dans un communiqué officiel daté du 23 juillet, la Direction nationale de la Paie et du Contrôle des Effectifs du Personnel Enseignant et Administratif des Établissements Scolaires (DINACOPE) a confirmé l’ajout de 50 000 francs congolais aux salaires des enseignants, applicable à partir de la paie du mois de juillet 2025.

Ce montant vient s’ajouter aux 50 000 FC déjà versés en novembre 2024, constituant ainsi la deuxième et dernière tranche de l’engagement gouvernemental pris lors des négociations de Bibwa en août 2024. Le communiqué, signé par le directeur national-chef de service de la DINACOPE, Boniface Mbaka Ngapembe, a été adressé à tous les directeurs provinciaux pour exécution immédiate, et porté à la connaissance des principales autorités éducatives du pays, dont la ministre d’État à l’Éducation nationale et le président de l’Intersyndical des enseignants.

La mise en œuvre de cette mesure intervient après une année particulièrement agitée dans le secteur éducatif. À l’ouverture de l’année scolaire 2024-2025, une grève généralisée avait paralysé les écoles publiques sur l’ensemble du territoire. Les enseignants, soutenus par plusieurs syndicats, dénonçaient le non-respect des promesses faites à Bibwa, notamment le retard dans le versement des 100 000 FC convenus comme réajustement salarial. Ce mouvement de grève, qui a duré près de deux mois, avait provoqué la suspension des cours dans plusieurs provinces du pays, poussant le gouvernement à débloquer une première tranche de 50 000 FC en fin d’année 2024.

Si l’annonce de ce complément salarial semble traduire la volonté du gouvernement de calmer la fronde syndicale, elle ne suffit pas à éteindre la grogne dans les milieux enseignants. Plusieurs voix, au sein des syndicats, continuent de dénoncer le niveau jugé dérisoire du salaire moyen, estimé à environ 400 000 FC, soit à peine 137 dollars américains. Depuis l’instauration de la gratuité de l’enseignement primaire en 2019, les enseignants du secteur public ne sont plus autorisés à percevoir des frais auprès des élèves, un apport qui complétait autrefois leurs faibles revenus. Désormais, leur unique source de rémunération demeure l’État, qui peine à répondre aux attentes.

Malgré les efforts déployés par les autorités, le malaise demeure profond. Retards de paiement, absence de mécanismes de sécurité sociale généralisée, conditions de travail précaires : les revendications ne faiblissent pas. Pour nombre d’enseignants, cette revalorisation, bien que symbolique, reste en deçà des besoins réels. Certains syndicats continuent d’exiger l’instauration d’un barème plancher à 1 500 000 FC, soit près de 600 dollars, en lien avec le coût actuel de la vie dans le pays.

En annonçant le versement complet de l’augmentation promise à Bibwa, le gouvernement entend sans doute réaffirmer son engagement en faveur du secteur éducatif. Mais sur le terrain, beaucoup d’enseignants considèrent que cette avancée ne constitue qu’un premier pas.

Clément softly

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