
Le maire de Bunia se mêle de ce qui ne le regarde pas : la presse le remet à sa place et lui trace la ligne rouge

Lors d’un meeting public tenu vendredi à Bunia, le maire de la ville, Mbui Kola Bosko, a tenu des propos méprisants à l’endroit des journalistes. Qualifiant ces derniers de «chômeurs» et leur profession de «métier de refuge», l’autorité urbaine a suscité une vague d’indignation dans le monde médiatique.
Les professionnels de la presse répliquent, avec fermeté mais dans le respect, pour défendre la noblesse de leur mission.
C’est au quartier Mudzipela, dans la commune Shari, que le maire policier de Bunia, Mbui Kola Bosko, a lâché des propos qui peinent encore à passer. Devant une foule rassemblée, il a publiquement tourné en dérision la profession de journaliste, la qualifiant de «refuge pour chômeurs».
Ces mots, d’une rare violence symbolique, ont choqué plus d’un, surtout dans un contexte où les journalistes de l’Ituri exercent souvent dans des conditions précaires, au péril de leur vie.
Il est préoccupant qu’un haut fonctionnaire semble ignorer que le journalisme constitue l’un des piliers essentiels de toute société démocratique. Les journalistes ne sont pas des chômeurs en errance, mais des sentinelles de la vérité. Ils interrogent, dénoncent, informent, parfois au prix de leur propre sécurité.
De nombreux reporters dans la province ont été victimes d’intimidation, d’arrestations arbitraires, voire d’assassinats, pour avoir fait simplement leur travail. Ce sont eux qui relaient la voix des sans-voix, qui interpellent les autorités sur les réalités du terrain, et qui veillent à ce que la gouvernance soit scrutée dans la transparence.
Le journalisme n’est pas un refuge, mais une responsabilité citoyenne. Chaque jour, des femmes et des hommes de média bravent les routes insécurisées, les zones de conflit, la censure et les menaces, pour que la population soit informée. Ils sont parfois mal rémunérés, non protégés, mais toujours animés par un profond sens de l’intérêt général.
Il serait juste que les autorités comme le maire Bosko saluent cet engagement, au lieu de le mépriser.
Les professionnels de la presse attendent des excuses claires et publiques de la part du maire de Bunia. Être en position de pouvoir n’autorise pas à rabaisser des citoyens, encore moins ceux qui, chaque jour, renforcent la démocratie par l’information.
Les médias congolais continueront de jouer leur rôle, sans haine, mais sans peur non plus. Et face au mépris, ils opposeront toujours la dignité, l’éthique et la rigueur professionnelle.
Rédaction
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