
« Malgré les balles, nous avons passé l’examen » : témoignages émouvants des élèves finalistes de Goma

Les épreuves de l’examen d’État, session 2024-2025, se sont achevées ce jeudi 31 juillet 2025 sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. Malgré le climat sécuritaire préoccupant dans plusieurs régions de l’est du pays, notamment au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, des milliers d’élèves finalistes ont pu affronter ces épreuves avec courage et détermination.
A Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où les affrontements entre les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23-AFC avaient secoué la ville en début d’année, les épreuves ont tout de même eu lieu. Depuis fin janvier, une grande partie de la province est sous occupation rebelle, y compris la ville de Goma ainsi que d’autres entités du Sud-Kivu, dont la ville de Bukavu.
Malgré ce contexte difficile, les examens ont pu être organisés dans la ville de Goma. Des témoignages recueillis à la sortie du centre de passation d’examen « INSTIGO » par Victoireinfo.net reflètent le soulagement des élèves. L’une d’elles confie :
« En voyant les évènements que nous avons traversés en début d’année 2025, je ne m’attendais pas à faire l’examen d’État. Mais par la grâce de Dieu, nous venons de le faire. Nous avons été traumatisés par les crépitements des armes lourdes et légères, il y avait des morts partout dans la ville. Nous pensions qu’il n’y aurait pas d’examen, car nous sommes gouvernés par les rebelles. Aujourd’hui, nous l’avons fait. Je suis rassurée de ce que j’ai produit. C’est le dernier jour, il ne reste plus qu’à attendre les résultats. »
Cependant, la situation reste préoccupante dans d’autres parties de la province. Dans le territoire de Walikale, tous les candidats n’ont pas eu cette chance. Dans la province éducationnelle Nord-Kivu 3, au centre de passation de Buleusa, situé dans la sous-division de Walikale 3, 134 élèves sur 763 inscrits ne se sont pas présentés aux épreuves.
Les autorités éducatives attribuent cette absence massive à l’insécurité qui règne dans la zone. Plusieurs finalistes ont été contraints de fuir leurs localités suite aux affrontements violents entre les forces loyalistes et les rebelles du M23-AFC, interrompant ainsi leur année scolaire bien avant son terme.
Cette réalité met en lumière les inégalités d’accès à l’éducation et aux examens nationaux dans les zones touchées par les conflits. Tandis que certains élèves ont pu franchir cette étape cruciale de leur parcours scolaire, d’autres se retrouvent abandonnés à leur sort, victimes collatérales d’une guerre qui ne cesse de priver la jeunesse congolaise de son droit à l’avenir.
Clément Softly
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