Haut-Uele : polémique sur l’affectation des médecins au CHK Durba, le président de la Ligue Mbila, Méthode Motobha, crie à la marginalisation des fils de Watsa et Faradje

La communauté locale de Watsa, dans la province du Haut-Uele, exprime son indignation face à ce qu’elle qualifie de manigances dans le processus d’affectation du personnel soignant au Centre Hospitalier de Kibali (CHK) à Durba. Des voix s’élèvent pour dénoncer une mise à l’écart totale des médecins originaires des territoires de Watsa et Faradje, au profit des autres venus d’ailleurs.

Réagissant ce mardi 5 août 2025 lors d’un entretien exclusif accordé à la presse, Méthode Motobha, président de la « Ligue Mbila », une structure regroupant les fils et filles des neuf entités du territoire de Watsa, a tiré la sonnette d’alarme. Selon lui, aucune ressource humaine locale n’a été retenue dans les récentes affectations, une situation qu’il qualifie « d’injuste et inacceptable ».

« Nous ne sommes pas contre le fait que des Congolais venus d’ailleurs travaillent ici. Mais que personne de Watsa et Faradje ne figure dans cette affectation, alors que cet hôpital est sur nos terres et bénéficie du soutien direct de notre communauté, c’est un affront », a-t-il déclaré avec fermeté.

D’après Motobha, cette situation résulterait de « manœuvres orchestrées par certaines autorités du centre Hospitalier Kibali (CHK), avec la complicité présumée de proches du gouverneur du Haut-Uele ». Il estime qu’un tel déséquilibre ne fait qu’alimenter un sentiment d’exclusion et d’injustice parmi les populations locales, alors même que le CHK bénéficie notamment de l’appui de Kibali Gold Mines, une entreprise implantée sur place et partenaire direct du développement de la région.

Tout en rappelant que tout Congolais a le droit de travailler librement sur l’ensemble du territoire national, le président de la Ligue Mbila insiste sur la nécessité d’une représentativité locale dans un établissement sanitaire d’une telle importance pour la communauté.

« Nous demandons au gouverneur de revoir cette décision et de ne pas se laisser influencer par des intérêts particuliers. Les fils et filles de Watsa et Faradje doivent avoir leur place dans cet hôpital qui est le fruit de leurs sacrifices », a-t-il ajouté.

La Ligue Mbila appelle la population à la vigilance et à s’opposer pacifiquement à toute forme de marginalisation. Elle exhorte par ailleurs les autorités provinciales et sanitaires à privilégier un dialogue inclusif afin d’apaiser les tensions et rétablir la confiance entre les communautés et les responsables du CHK.

Pour l’heure, aucune réaction officielle du gouvernement provincial n’a été obtenue face à ces accusations, mais la polémique enfle et suscite un débat dans les territoires de Watsa et Faradje, où de nombreuses voix réclament plus de transparence et d’équité dans la gestion des affectations médicales.

Rédaction