
Watsa : la Ligue MBILA exige le départ de l’Administrateur Magay Missa Dieudonné et dénonce sa mauvaise gestion

La crise s’envenime dans le territoire de Watsa, province du Haut-Uele. La Ligue MBILA, structure regroupant les autochtones des neuf entités territoriales décentralisées, a rendu public ce mercredi 20 août un mémorandum adressé au Vice-Premier Ministre de l’Intérieur. Dans ce document, elle dénonce la « mauvaise gestion » de l’Administrateur Magay Missa Dieudonné et réclame son départ.
Signé par son président, Méthode Motobha, le mémorandum énumère dix griefs majeurs : imposition de chefs coutumiers sans l’accord des familles régnantes, perception illégale de rétrocessions, inaction face à l’insécurité, vol présumé de matériaux destinés aux victimes du village Mege qui occupait jadis la concession de Kibali Gold Mines , privatisation d’un marché public, marginalisation des autorités coutumières, propos jugés discriminatoires envers les élus nationaux et provinciaux, absence d’itinérance administrative et décisions abusives.

Selon la Ligue, ces pratiques violent l’article 46 de la Constitution, qui impose à l’État de protéger les cultures et coutumes nationales.
Au-delà de la révocation de l’Administrateur, la Ligue MBILA exige la reconnaissance officielle de Sa Majesté Jacques Mondogi Tsoga comme chef de la chefferie Mariminza, l’installation de Sa Majesté Senze Menge César Mbiliki III à la tête du groupement Bugugutali, ainsi qu’une implication personnelle du Président Félix Tshisekedi afin de restaurer la confiance entre l’État et les communautés locales.
« Les abus de l’Administrateur Magay Missa Dieudonné portent atteinte à la cohésion sociale, aux coutumes locales et au vivre-ensemble. Faute de réaction rapide du gouvernement, les populations de Watsa se réservent le droit de se mobiliser par toutes les voies légales pour mettre fin à cette gestion chaotique », a déclaré David Ideni Aioku, porte-parole circonstanciel de la Ligue.
Il sied de signaler que cette sortie publique de la Ligue MBILA intervient dans un contexte marqué par des tensions persistantes entre l’administration territoriale et les autorités coutumières.
Contacté par notre rédaction, l’administrateur du territoire de Watsa, Magayi Missa Dieudonné, a qualifié ces accusations « d’allégations à caractère tribal ». Selon lui, la gestion de la chose publique ne saurait être assimilée à celle d’une association.
César Dedebha fils
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