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RDC : le gouvernement dément la suspension de la gratuité de l’enseignement dans les zones sous occupation rebelles

img-20250903-wa02888790556227246961312 RDC : le gouvernement dément la suspension de la gratuité de l’enseignement dans les zones sous occupation rebelles



Depuis ce mercredi 3 septembre 2025, des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux faisant état d’une prétendue suspension de la gratuité de l’enseignement primaire public dans les zones occupées par la rébellion du M23/AFC. La nouvelle a été largement relayée, appuyée par une déclaration attribuée au ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani.

En réaction, le ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté a publié, dans l’après-midi du même mercredi, un communiqué officiel démentant formellement ces allégations.

Le document réaffirme que la gratuité de l’enseignement primaire public demeure un principe constitutionnel intangible, irréversible et non négociable. « En aucun lieu de la République, il n’est permis de remettre en cause cette avancée historique », insiste le ministère.

Le communiqué rappelle aussi qu’aucun frais ne peut être exigé aux parents d’élèves du primaire public et que toute dérogation à ce principe constitue « une rançon injuste et inconstitutionnelle, étrangère à l’État ». Le gouvernement assure par ailleurs le financement des frais de fonctionnement, des salaires et des primes liés à la mise en œuvre effective de cette politique sur tout le territoire national.

La confusion est notamment née d’une déclaration du ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, qui a affirmé : « Malheureusement, nos enfants dans les territoires occupés ne bénéficient pas de la gratuité de l’enseignement », soulignant les difficultés liées à l’absence de l’autorité de l’État dans les zones sous occupation.

Cependant, dans ses propos, il n’y a pas la précision nécessaire. Il est possible qu’il ait mal exploité l’arrêté du gouverneur Bahati Musanga, ou qu’il n’ait pas su comment formuler clairement son message. Dans ce contexte, il aurait dû expliquer davantage au lieu de laisser croire à une suspension.

Si réellement le gouvernement avait suspendu la gratuité, un document officiel aurait été produit à l’appui. Or, seul le ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté est habilité à communiquer sur cette politique.

Un autre élément ayant alimenté la confusion est l’arrêté signé le 30 août 2025 par le gouverneur du Nord-Kivu, Bahati Musanga Erasto. Ce texte fixe les frais scolaires pour l’année 2025-2026 dans les écoles maternelles, secondaires et privées agréées. Les montants varient entre 8 000 et 10 000 FC par trimestre, selon les niveaux.

Mais il est clairement indiqué dans l’arrêté que l’enseignement primaire public demeure gratuit, conformément à la politique nationale. Cet arrêté n’a donc pas suspendu la gratuité : il vise seulement à réguler les frais de fonctionnement dans les autres niveaux scolaires pour mettre fin aux disparités entre établissements.

Il convient de rappeler que, deux jours avant la rentrée scolaire, la ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté avait souligné, lors de son discours de lancement de l’année scolaire, que la consolidation de la gratuité de l’enseignement primaire public est une priorité, et que des stratégies spécifiques sont déployées pour en garantir l’effectivité, y compris dans les zones sous occupation.

Les rumeurs diffusées ce mercredi ne reposent donc sur aucun fondement officiel. Elles résultent d’une mauvaise interprétation des propos du ministre Shabani et de l’arrêté du gouverneur Bahati Musanga, récupérés et amplifiés sur les réseaux sociaux. Le gouvernement congolais maintient et finance pleinement la gratuité de l’enseignement primaire public sur toute l’étendue de la RDC, considérée comme l’une des avancées sociales majeures depuis son instauration en 2019.

Clément softly

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