RDC : l’ONU condamne les attaques des ADF ayant massacré 89 civils en une nuit au Nord-Kivu

Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en République démocratique du Congo, M. Bruno Lemarquis, a fermement condamné les récentes attaques perpétrées dans la nuit du 8 au 9 septembre 2025 par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) contre des populations civiles au Nord-Kivu.

Ces assauts, particulièrement violents, ont frappé deux localités de la province. La première attaque, survenue dans le village de Ntoyo, territoire de Lubero, a coûté la vie à au moins 71 personnes. La seconde, menée dans le village de Fotodu, territoire de Beni, a fait 18 morts. Au total, 89 civils ont péri en une seule nuit.

Ces atrocités s’ajoutent à celles commises ces derniers mois par d’autres groupes armés, notamment la CODECO et le groupe Zaïre, qui ont ensanglanté la province de l’Ituri.

« Je suis profondément choqué par la brutalité de ces attaques contre des personnes civiles sans défense. J’exprime mes sincères condoléances aux familles des victimes et à leurs proches », a déclaré M. Lemarquis, rappelant à tous les groupes armés que « les civils ne sont pas des cibles » et que leur protection relève d’une obligation de droit international humanitaire.

Depuis la mi-août, la communauté humanitaire note une recrudescence des attaques des ADF, ayant déjà fait au moins 140 morts et provoqué des déplacements massifs et l’abandon de nombreux villages entiers.

Face à cette situation dramatique, le Coordonnateur humanitaire a engagé des concertations avec les autorités provinciales afin de renforcer la protection des populations et d’adapter les réponses aux besoins les plus urgents.

Cependant, le manque de financement reste une menace majeure. Selon l’ONU, le Plan de Réponse Humanitaire 2025 pour la RDC, estimé à 2,6 milliards de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 15 %, alors qu’il vise à venir en aide à plus de 11 millions de personnes. « Un appui financier immédiat est indispensable pour continuer à sauver des vies », a insisté M. Lemarquis.

Il a également appelé à des solutions politiques durables, soulignant l’importance du travail sur les causes profondes des conflits, la prévention des violences et le renforcement de la résilience des communautés pour briser ce cycle de souffrances.

Clément softly