Automédication en RDC : Un Danger Silencieux pour la Jeunesse
Dans un contexte où la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à de nombreux défis en matière de santé publique, la vente et la consommation de médicaments sans prescription médicale deviennent une menace grandissante, notamment pour la jeunesse. L’accès incontrôlé à des produits pharmaceutiques tels que le tramadol et le diazépam favorise l’abus de substances, la dépendance et des complications médicales graves, mettant ainsi en péril l’avenir des jeunes générations.
Un Cadre Légal Insuffisamment Appliqué
Le cadre juridique congolais, à travers la Constitution et la loi n° 18/035 du 13 décembre 2018 sur l’organisation de la santé publique, garantit l’accès aux soins et encadre la distribution des médicaments. Toutefois, le manque de régulation stricte permet une prolifération inquiétante du marché informel des médicaments, facilitant l’accessibilité aux substances à usage détourné.
Les Risques de l’Automédication
La consommation non encadrée de médicaments expose la jeunesse congolaise à divers dangers :
Dépendance et toxicomanie : L’abus de substances psychoactives comme le tramadol entraîne des addictions sévères.
Effets secondaires graves : L’ingestion inappropriée de médicaments provoque des complications neurologiques, cardiovasculaires et digestives.
Résistance médicamenteuse : L’usage non rationnel d’antibiotiques et d’antalgiques réduit leur efficacité face aux infections.
Une Responsabilité Collective
La lutte contre ce phénomène nécessite une action concertée entre plusieurs acteurs :
L’État : Renforcement des contrôles pharmaceutiques et sanctions contre la vente illicite.
Les familles : Sensibilisation des jeunes aux dangers de l’automédication.
Les professionnels de la santé : Promotion d’un usage responsable des médicaments et accès facilité aux soins.
Les organisations internationales : Appui aux initiatives locales de prévention et de régulation.
Un Appel à l’Action
La santé de la jeunesse congolaise est un pilier fondamental du développement du pays. Il est impératif de renforcer la régulation du marché pharmaceutique, d’intensifier les campagnes de sensibilisation et de garantir un accès sécurisé aux soins de qualité. Une politique rigoureuse et inclusive permettra de protéger la jeunesse contre les dangers de l’automédication et de bâtir un avenir plus sain et prospère pour la RDC.
Maitre Mardochée ISOE BOLEMA
Avocat au Barreau du Haut-Uele
Chercheur indépendant en Droit des affaires
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