
Bunia : à l’occasion de la fête de l’indépendance, le président de la CASBU, Joseph Anguyo, s’exprime sur le dossier du groupement des Auko

En ce jour historique du 30 juin, fête de l’indépendance nationale, Monsieur Joseph Anguyo Madhira, président de la Community of Aluru Students in Bunia (CASBU), fils du groupement des Auko, s’est exprimé sur une situation qu’il qualifie d’alarmante dans son entité d’origine.
« Je prends la parole aujourd’hui non pas par plaisir, mais par un devoir citoyen . Le groupement des Auko traverse une situation très difficile et profondément inquiétante, marquée par une accumulation de crises qui déstabilisent toute l’entité. Nous faisons face à trois crises majeures :
.Un conflit de limites non résolu entre notre groupement des Auko (chefferie des Aluru, territoire d’Aru) et le groupement Aupa (chefferie des Alur Djuganda, territoire de Mahagi), notamment autour de l’espace Sokimo Kerekere. La population des villages de Wadaka et Paleyi, du côté Aupa, et de Rée, Oluma, Mavenso, du côté Auko, revendiquent les mêmes terres.
– Ensuite, une vacance totale du pouvoir coutumier : le groupement des Auko serait sans chef depuis février, soit plus de quatre mois.
.Une grave menace environnementale causée par une société minière qui a agi avec une irresponsabilité totale, abandonnant des bassins dangereux remplis d’eaux stagnantes au milieu de la population. » a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre :
« La réalité est une tension latente et persistante entre les communautés des deux groupements, pourtant issues de deux territoires voisins, en dépit d’une démarcation officielle établie depuis l’époque coloniale. Les villages concernés revendiquent le même espace, Kilomoto Kerekere, qui serait bel et bien du côté du territoire d’Aru selon la cartographie administrative existante. Malheureusement, aucune intervention claire de l’État n’est venue calmer les tensions. Ce silence prolongé crée un terrain fertile pour de futurs affrontements communautaires. »
Il a conclu en proposant des pistes de solution aux autorités :
« Nous demandons que l’État prenne enfin ses responsabilités : d’abord cartographier, dialoguer avec les communautés, et trancher en toute impartialité. Car depuis février, notre groupement est sans chef. Le processus de désignation d’un nouveau chef coutumier est bloqué par des rivalités internes et des manipulations politiques, sans qu’aucune solution ne soit trouvée à ce jour».
«Ce vide à la tête du groupement désorganise toute la vie locale : aucune autorité pour représenter la population, résoudre les litiges, défendre l’intérêt communautaire, ni même dialoguer avec l’État. C’est une crise grave de gouvernance qui risque, si elle n’est pas résolue rapidement, d’alimenter encore plus de divisions internes et de frustrations collectives».
Rédaction
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