
CEEAC : À Malabo, Félix Tshisekedi plaide pour la stabilité régionale et la défense de la souveraineté congolaise

Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a pris part, ce samedi 7 juin 2025, à la 26e Session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), tenue à Sipopo, sur l’île de Bioko, en Guinée équatoriale.
Arrivé dans la matinée à Malabo, la capitale équato-guinéenne, le chef de l’État congolais était accompagné d’une forte délégation, composée notamment du ministre de la Coopération régionale, Didier Manzenga, de la vice-ministre des Affaires étrangères, Grâce Yamba, du Haut-représentant du Chef de l’État, Sumbu Sita, ainsi que de l’ambassadrice de la RDC en Guinée équatoriale, Jocelyne Kabengele.
Placée sous le thème « Consolider les acquis de la réforme de la CEEAC pour accélérer l’intégration régionale et la construction d’une communauté de destin en Afrique centrale », cette 26e session a réuni plusieurs dirigeants de la région, dont le président hôte, Obiang Nguema Mbasogo, actuel président en exercice de la CEEAC, ainsi que des hauts représentants de l’Union africaine et des Nations unies.
Les chefs d’État ont abordé plusieurs dossiers cruciaux, notamment la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, la passation de la présidence tournante de la CEEAC, et la fin du mandat de l’équipe dirigeante de la Commission de la communauté.
Au cœur des échanges, la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le sommet a officiellement reconnu l’agression dont est victime la RDC de la part du Rwanda. Dans le communiqué final, les dirigeants de la CEEAC ont exigé de Kigali le retrait immédiat de ses troupes du territoire congolais, affichant ainsi une position ferme et solidaire à l’égard de Kinshasa.
Autre décision importante : la présidence tournante de la CEEAC ne sera pas confiée au Rwanda, contrairement au calendrier initial. En raison du conflit en cours avec la RDC, les chefs d’État ont décidé de prolonger le mandat de la Guinée équatoriale à la tête de l’organisation, et ce, jusqu’à la résolution du différend diplomatique et militaire entre les deux pays.
Concernant la gouvernance interne, les dirigeants ont également convenu de renouveler les membres de la Commission dans un délai de trois mois. Cette décision vise à renforcer l’efficacité des institutions de la communauté dans la mise en œuvre des réformes.
En réaction aux décisions prises à Malabo, le Rwanda a officiellement annoncé son retrait de la CEEAC. Dans un communiqué publié ce samedi 7 juin 2025, Kigali accuse la RDC d’avoir instrumentalisé l’organisation à des fins politiques, avec la complicité de certains États membres.
Selon le gouvernement rwandais, cette instrumentalisation s’est illustrée par le refus de lui accorder la présidence tournante, pourtant garantie par l’article 6 du traité constitutif de la CEEAC. Kigali dénonce un « diktat » imposé par Kinshasa, et rappelle qu’en 2023 déjà, il avait protesté contre son exclusion du 22e sommet organisé à Kinshasa. Le silence persistant des autres membres face à ses préoccupations représente, selon lui, un échec de l’organisation à faire respecter ses propres règles.
Estimant que la CEEAC ne remplit plus ses fonctions et ne respecte plus ses principes fondateurs, le Rwanda a décidé de quitter l’organisation, dans un contexte de plus en plus tendu entre Kigali et Kinshasa.
Clément softly
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