
Crise dans l’Est de la RDC : l’Union africaine cherche une nouvelle dynamique de médiation

Face à l’aggravation du conflit armé dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le président en exercice de l’Union africaine (UA), João Lourenço, a convoqué une réunion virtuelle de haut niveau pour examiner les pistes de sortie de crise. À l’ordre du jour : la désignation d’un nouveau médiateur pour tenter de renouer le dialogue entre Kinshasa et Kigali.
La réunion, tenue ce samedi 5 avril 2025, a acté la proposition de nomination du président togolais Faure Essozimna Gnassingbé en tant que nouveau facilitateur du dialogue entre la RDC et le Rwanda. Une initiative formulée par João Lourenço lui-même, en raison de son indisponibilité à poursuivre la médiation, invoquant ses nouvelles charges en tant que président de l’UA.
Le président angolais est revenu sur plusieurs initiatives diplomatiques restées sans suite. Notamment le sommet avorté du 15 décembre 2024, censé aboutir à la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Ce texte prévoyait la neutralisation des FDLR, le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et un traitement du dossier M23 dans le cadre du Processus de Nairobi. L’absence du président rwandais à ce rendez-vous a compromis les avancées espérées.
Depuis janvier 2025, les affrontements se sont intensifiés, avec la prise de grandes villes comme Goma et Bukavu par le mouvement rebelle M23. Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont désormais sous contrôle rebelle, accentuant la crise humanitaire et sécuritaire.
Face à cette situation, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ont tenu un sommet conjoint le 8 février à Dar es-Salaam, recommandant une fusion des efforts de médiation de Luanda et de Nairobi, ainsi que l’élargissement du cercle des facilitateurs. Une proposition entérinée par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA le 14 février.
Des négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23, prévues à Luanda le 18 mars, ont été annulées par les rebelles, évoquant les sanctions internationales. Pourtant, João Lourenço a salué l’acceptation de principe de ces pourparlers comme une avancée dans le Processus de Luanda.
Un sommet virtuel le 24 mars a permis la désignation de cinq facilitateurs, reflétant la diversité linguistique, régionale et de genre du continent. Cette nouvelle dynamique entend redonner de l’élan à un processus de paix aujourd’hui au point mort.
En attendant la validation formelle de la candidature de Faure Gnassingbé, qui passera par la procédure dite de « silence », le continent retient son souffle, dans l’espoir d’une médiation capable de ramener la paix dans une région meurtrie depuis des décennies.
Clément softly
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