
Goma : l’impact psychologique des affrontements sur les élèves inquiète les parents

Depuis les affrontements meurtriers survenus en janvier dernier entre les FARDC et les rebelles du M23 dans la ville de Goma, les répercussions psychologiques sur les enfants ne cessent de se faire sentir. Plusieurs parents expriment leur inquiétude face à une baisse généralisée des résultats scolaires, notamment chez les élèves de l’école primaire et secondaire.
Pour la psychologue Ebulga Sikiri, cette situation est alarmante mais compréhensible. Elle explique que le traumatisme provoqué par ces événements violents a causé une rupture dans le développement normal des enfants. « Ce qu’ils ont vécu a profondément bouleversé leur quotidien. Il leur faut du temps pour se réadapter et retrouver un certain équilibre émotionnel », affirme-t-elle.
Selon cette experte, la clé réside dans l’accompagnement psychologique et la mise en place d’activités récréatives dans les écoles afin de faciliter la détraumatisation.
« Il est important que chaque école pense à intégrer des séances ludiques et thérapeutiques dans son programme. Chaque établissement devrait disposer d’un psychologue capable de suivre les enfants en situation de stress post-traumatique », recommande-t-elle.
À la maison, les parents ont également un rôle essentiel à jouer. Ebulga Sikiri les invite à maintenir une routine rassurante et à prêter une oreille attentive aux émotions exprimées, parfois inconsciemment, par leurs enfants.
« Il faut tout faire pour qu’ils ne ressentent pas un changement radical dans leur mode de vie. Les écouter, les encourager, les aider à extérioriser ce qu’ils ont vécu, c’est déjà une forme de thérapie », conclut-elle.
En attendant une stabilisation de la situation sécuritaire, cette psychothérapeute plaide pour une prise en charge adaptée des élèves afin d’éviter des séquelles durables sur leur santé mentale et leur avenir scolaire.
Clément Softly
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