Haut-Uele : six mois de redressement contre cinq ans de chaos (tribune de Me Assane Lobia).

La récente sortie médiatique du sénateur Christophe Baseane Nangaa, suite à l’interpellation de la députée provinciale Georgette Aroya, s’inscrit dans une tradition bien connue de victimisation et de manipulation. Ces jérémiades, loin d’être sincères, relèvent d’une stratégie grossière visant à détourner l’attention du peuple du Haut-Uele de nombreux abus et forfaits commis sous son règne, écrit Me Assane Lobia.

Sa démarche ne surprend guère, tant l’homme a toujours usé de ses supposées relations privilégiées avec certains hauts responsables de la sécurité pour tenter d’échapper à la réalité de ses accointances dangereuses avec les ennemis de la République, lui qui, lors la campagne électorale des dernières législatives qu’il a perdues, faisait sans vergogne l’apologie de la rébellion, allant jusqu’à menacer qu’il s’enrôlerait dans la rébellion en cas d’une défaite électorale.  «Batinda biso nyoso na rebellion te», lançait-il avec insistance, rappelle cet avocat.

Comment peut-on prétendre défendre l’État de droit lorsque, pendant cinq longues années, l’on a transformé la province en un terrain de chasse privée, où les richesses minières étaient captées au profit exclusif d’un clan familial ? Christophe Baseane Nangaa ose aujourd’hui jouer les donneurs de leçons sur la gouvernance et les infrastructures, alors qu’il a laissé derrière lui une province exsangue, livrée au pillage systématique de ses ressources.

Il a préféré tracer et stabiliser l’axe Isiro-Bolebole-Mambati, non pas pour le bien commun, mais pour mieux servir ses intérêts mercantilistes en facilitant l’exploitation et la contrebande de l’or. Pendant ce temps, les axes stratégiques reliant Isiro aux autres territoires du Haut-Uele Watsa, Faradje, Aba, Wamba, Niania étaient laissés à l’abandon, dans un état de délabrement avancé, fait-il observer.

En six mois seulement, l’actuel exécutif provincial a amorcé une transformation systémique et visible. La voirie urbaine d’Isiro est en pleine réhabilitation, mettant fin aux années d’immobilisme. L’aérogare d’Isiro, laissée à l’abandon sous son prédécesseur, est en cours de modernisation par une entreprise réputée.

La rationalisation de la gestion des péages a permis une augmentation significative des recettes publiques, mettant un terme aux pratiques de détournement qui avaient fait la fortune de l’ancien gouverneur.

Le secteur minier, longtemps livré à l’anarchie sous la gouvernance de Christophe Baseane Nangaa, est en train de subir un nettoyage en profondeur. Contrairement à l’opacité qui prévalait, où les richesses minières étaient accaparées par une poignée de prédateurs, l’actuel exécutif met en place des réformes visant à garantir une gestion transparente et bénéfique pour toute la province, vante -t-il.

Fini le temps où un seul individu empochait près de 3 millions de dollars par mois en exploitant illégalement les mines du Haut-Uele!, lance ce proche de l’actuel gouverneur et ancien collaborateur de Baseane.

Le bilan de l’ancien gouverneur en matière d’infrastructures scolaires et sanitaires est tout aussi désastreux. En cinq ans, pas une seule école digne de ce nom n’a été construite, alors que les fonds publics étaient dilapidés dans des acquisitions immobilières. En six mois, l’actuel gouvernement a mobilisé des fonds pour la construction de l’Hôpital Général d’Isiro, bien que les travaux aient été ralentis par la situation sécuritaire.

Au lieu de se complaire dans des accusations infondées et des mises en scène pathétiques, le sénateur Christophe Baseane Nangaa ferait mieux d’assumer son passé. Il ne peut plus tromper personne. Son règne restera dans les annales comme l’une des périodes les plus sombres du Haut-Uele. Aujourd’hui, la province est engagée sur la voie du redressement. Le peuple, lui, sait faire la différence entre une gouvernance efficace et un chaos organisé au service des intérêts personnels.

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

Me Assane Lobia/ Victoireinfo.net