Insalubrité persistante à Bunia : la mairie dépassée par les événements

L’insalubrité gagne dangereusement du terrain dans la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, au grand désarroi de ses habitants. Des tas d’immondices s’entassent dans des lieux publics, des odeurs nauséabondes envahissent les rues, et les plaintes des citoyens deviennent de plus en plus pressantes.

Plusieurs quartiers de la ville, notamment autour du marché central, sur les avenues Ituri, au marché Monic, au marché Yambi Yaya ainsi que le long du tronçon Fina–église orthodoxe, présentent un visage peu reluisant. Le centre-ville, pourtant considéré comme le miroir de la province, perd progressivement son éclat.

« Le centre-ville est devenu méconnaissable. Les poubelles débordent, les odeurs sont insupportables, et personne ne semble réellement s’en préoccuper », se plaignent des riverains interrogés par Victoireinfo.net.

Les habitants redoutent une multiplication des maladies dues à cette situation. Selon eux, l’environnement dégradé dans lequel ils vivent expose la population à des risques sanitaires graves, notamment des infections hydriques, la malaria ou encore le choléra.

Des efforts en demi-teinte

Malgré la présence de plusieurs services dédiés à la salubrité, notamment Bunia Usafi, ADIPA, Ville Propre Service, ainsi que l’Hôtel de ville, les efforts restent visiblement insuffisants. Certains camions de la mairie procèdent parfois au ramassage des ordures, mais ces interventions sont jugées sporadiques et inefficaces.

« Il y a un manque de suivi, d’organisation et peut-être même de volonté. On nettoie aujourd’hui, demain les tas sont de retour, faute de stratégie durable », estime un habitant du quartier Lumumba.

Les autorités urbaines pointées du doigt

Face à cette situation alarmante, les autorités urbaines semblent dépassées. Aucune campagne majeure de salubrité ou plan structuré de gestion des déchets n’a été récemment annoncé. De nombreux citoyens appellent à une implication plus sérieuse et soutenue de la mairie, en partenariat avec les structures spécialisées.

« On ne peut pas prétendre au développement sans hygiène. Il faut des travaux d’assainissement massifs, pas des actions ponctuelles », insiste un membre de la société civile.

La population exhorte les autorités à lancer une opération de grande envergure pour redorer l’image de Bunia. Des mesures strictes, un budget conséquent, et une sensibilisation communautaire sont réclamés pour lutter efficacement contre ce fléau.

Rédaction