
Ituri : accusé par l’état de siège de collaborer avec le M23, l’ex-seigneur de guerre Yves Kahwa se convertit en agneau devant les militaires

Après plusieurs années passées en exil, Yves Kahwa Panga Mandro, ancien chef de milice et figure bien connue des conflits armés en Ituri, a fait son retour à Bunia ce mercredi 16 avril 2025.
Accueilli chaleureusement par les autorités provinciales de l’état de siège, son arrivée suscite de nombreuses réactions au sein de l’opinion publique.
Celui qui fut autrefois accusé de soutenir le groupe armé M23/AFC de Corneille Naanga aux côtés de Thomas Lubanga a pris la parole devant la presse, en adoptant un ton apaisant.
Il s’est dit préoccupé par la situation sécuritaire des populations vivant sur le littoral du lac Albert, qu’il décrit comme victimes des attaques répétées de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), une milice dirigée par Thomas Lubanga.
« La création de ce groupe armé n’est qu’une escroquerie politique, un moyen d’accéder aux négociations pour avoir sa part de gâteau », a-t-il lancé.
Pourtant, il y’a quelques, le porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, affirmait :
« Thomas Lubanga et Yves Kahwa Panga Mandro soutiennent le M23 dans le recrutement de jeunes en Ituri. Certains capturés au Nord-Kivu ont confirmé ces liens. À Banyali Kilo, c’est le docteur Tungulo qui sert de relais, et à Mahagi, un certain David Unyerto serait également impliqué. »
Alors que les soupçons de collaboration avec un groupe qualifié de terroriste demeurent, son accueil officiel et chaleureux à Bunia soulève des interrogations.
Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles perçoivent comme un double discours de l’administration militaire.
Comment un homme accusé de connivence avec le M23 peut-il être reçu avec les honneurs sans qu’aucune enquête judiciaire ne soit menée ?
Une question à laquelle l’état de siège n’a, pour l’instant, donné aucune réponse.
Rédaction
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