
Ituri/Djugu : le Sénateur Honoraire Tibasima Mbogemu Ateenyi appelle à l’apaisement et à des mesures urgentes pour stopper les violences

Face à la recrudescence inquiétante des violences dans le territoire de Djugu, en Ituri, le sénateur honoraire Tibasima Mbogemu Ateenyi est sorti de son silence. Dans une déclaration rendue publique le 23 Juillet dernier, il appelle à l’apaisement et exhorte les autorités à tous les niveaux à prendre des mesures idoines pour restaurer la paix.
Selon lui, les affrontements qui ont eu lieu entre le 13 et le 22 juillet 2025 dans plusieurs localités de Djugu ont plongé la population dans un climat de terreur, contredisant les espoirs nés des récents efforts de pacification initiés aussi bien à Kinshasa qu’en Ituri.
« Nous étions en train de croire fermement que les dernières initiatives de paix engagées tant à Kinshasa que sur place en Ituri étaient, enfin, les germes d’un retour progressif de la paix », déplore-t-il.
Il fait notamment référence à l’extension, le 20 juin dernier, de l’opération Shujaa, une coopération militaire entre les armées congolaise (FARDC) et ougandaise (UPDF) à l’ensemble du territoire iturien.
Il évoque également les pourparlers d’Aru (dits ARU 2) qui ont réuni plusieurs groupes armés autour de la table du dialogue.
Le sénateur honoraire dresse un constat alarmant : plusieurs dizaines de morts et de blessés, de graves dégâts matériels, le pillage de biens, la profanation d’une paroisse catholique, sans oublier le vol de bétail appartenant à une communauté protestante.
Plus préoccupant encore, Tibasima attire l’attention sur les conséquences de cette insécurité sur l’éducation : plus de 4.000 élèves n’ont pas pu passer leur Test national d’orientation scolaire et professionnelle (TENASOSP), mettant en péril leur avenir.
« Le bilan de ces événements peut également être évalué en termes d’exacerbation de la méfiance entre communautés », regrette l’ancien deuxième vice-président du Senat
Le sénateur honoraire Tibasima condamne fermement cette « flambée gratuite de la violence et de la haine ». Il exprime sa compassion envers les victimes et en appelle à la responsabilité des groupes armés.
Il les exhorte à respecter leurs engagements pris à Aru 2 : cesser les hostilités, se désarmer, et s’engager dans les programmes de démobilisation PDDRC-S ou RAD.
Aux autorités congolaises, il lance un appel vibrant à restaurer l’autorité de l’État en Ituri :
« Qu’elles mettent tout en œuvre pour stopper les violences, favoriser la libre circulation des personnes et impulser la reconstruction de la province. »
Il recommande également la mise en œuvre rapide du Mémorandum d’entente révisé du 20 juin 2025, en déployant les Forces Mutualisées FARDC-UPDF dans tous les points chauds, notamment à Djugu et à Irumu.
Enfin, Tibasima Mbogemu Ateenyi plaide pour que la question de l’Ituri figure dans l’agenda des pourparlers de Doha, en vue d’une solution globale et durable au conflit :
« L’Ituri fait partie des entités devant être prises en compte dans la recherche d’une solution urgente et définitive visant la restauration de l’autorité de l’État. »
Rédaction
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