
Ituri/Haut-Uélé : la population rançonnée sur la route Apodo–Mambasa par des forces censées la protéger

Un cri d’alarme vient une nouvelle fois rappeler les conditions de vie déplorables des habitants des provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé, notamment sur le tronçon routier Apodo–Mambasa, en passant par Nduye.
Un activiste des droits humains, ayant requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, dénonce les exactions perpétrées par plusieurs services de l’État : militaires, policiers, gardes du parc, agents de TRANCOM, ainsi que certains éléments de la DGRPI.
Selon les témoignages recueillis par la rédaction de victoirinfo.net, plus de 30 barrières illégales ont été érigées sur cette route pourtant vitale.
Loin d’être de simples points de contrôle sécuritaire, ces postes sont devenus de véritables guichets de rançonnement. Chaque voyageur y est contraint de verser entre 20 000 et 30 000 francs congolais, qu’il soit en règle ou non.
« Nous avons un profond regret de constater avec amertume tout ce qui se passe sur ce tronçon. Tout le monde est maltraité comme s’il n’était pas Congolais. Avoir les documents ou pas, vous êtes obligés de payer », déplore l’activiste.
La situation est aggravée par l’absence totale de couverture téléphonique et d’accès à Internet dans la zone. Ce manque de connectivité empêche les populations locales de dénoncer les abus ou de solliciter une assistance extérieure.
L’activiste affirme que cette invisibilité favorise l’impunité des agents impliqués.
« Ils sont très fiers de leurs actes parce qu’il n’y a aucune connexion. C’est comme si nous ne vivions pas dans notre propre pays », ajoute-t-il.
Au-delà des souffrances humaines, c’est également l’économie locale qui en pâtit. La route Apodo–Mambasa, si elle était réhabilitée, pourrait devenir un véritable levier de développement économique. Elle relie plusieurs localités majeures telles que Nepoko, Mungbere, Isiro, Gombari et Watsa, facilitant ainsi les échanges commerciaux entre les deux provinces.
« Cette route, si elle est bien retracée, sera très bénéfique pour les deux provinces », insiste l’activiste.
Il appelle les autorités du Haut-Uélé et de l’Ituri à une intervention urgente : démanteler les barrières illégales, sanctionner les auteurs des exactions et restaurer l’autorité de l’État.
Il plaide également pour la réhabilitation des infrastructures routières et le rétablissement de la connexion téléphonique afin de sortir les habitants de leur isolement.
Ce dossier met en lumière une question cruciale : l’accès à la mobilité et à la communication est aujourd’hui un droit fondamental, sans lequel les droits humains ne peuvent être ni garantis, ni défendus.
Rédaction
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