Ituri : la détention prolongée de l’opérateur économique Bassa Ndronza paralyse l’économie provinciale

Près d’un mois après son arrestation par la justice militaire et son transfert à Kinshasa, les raisons officielles de la détention de l’opérateur économique Bassa Ndronza n’ont toujours pas été rendues publiques. Cette situation provoque une véritable onde de choc en Ituri, particulièrement sur le plan économique et social.

Bassa Ndronza, considéré comme l’unique grand exportateur de produits de première nécessité vers la province, approvisionnait le marché local en quantités massives : environ 4 000 tonnes de ciment, 1 500 tonnes de riz, 800 tonnes de farine, 970 tonnes d’huile et 540 tonnes de sucre chaque mois. Depuis son arrestation, les volumes d’importation ont chuté drastiquement, entraînant une flambée des prix sur le marché.

Ainsi, un sac de riz qui se vendait à 19 USD coûte désormais 22 USD ; un bidon d’huile de 27 USD est passé à 31 USD ; un sac de sucre est passé de 50 USD à 57 USD ; un sac de farine de 18 USD se négocie aujourd’hui à 20 USD, tandis que le ciment a grimpé de 11 USD à 15 USD.

Cette hausse affecte lourdement le quotidien des habitants, dans une province déjà fragilisée par des années de conflits et abritant des millions de déplacés internes. Une situation qui semble mettre à mal l’engagement social du président Félix Tshisekedi, particulièrement sur la question du coût de la vie.

Pour rappel, l’entreprise de Bassa Ndronza fournissait également des matériaux à plusieurs sociétés partenaires de l’État congolais, telles que Mont Gabaon, Safricas ou l’OVD, pour des chantiers d’importance, dont la réhabilitation des voiries urbaines de Bunia et la construction de l’Université moderne de Bunia (Unibu). Depuis son arrestation, l’entreprise a fortement ralenti, voire interrompu ses activités, bloquant de nombreux projets de développement en Ituri.

Rédaction