Ituri : Me Augustin Kuratabo exige la démission et le départ du gouverneur Luboya après l’assassinat de quatre civils à Bunia

L’assassinat de quatre civils par un militaire incontrôlé des Forces armées de la RDC (FARDC) continue de susciter des réactions au sein de la classe politique et sociale. Augustin Kuratabo, acteur politique et défenseur des droits des opprimés, a exprimé son indignation et a réclamé la démission du gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya.

Un crime qui choque l’opinion

Dans la soirée du vendredi 14 mars, un militaire des FARDC a ouvert le feu sur quatre civils à Bunia, parmi lesquels trois anciens étudiants de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM) et une femme travaillant dans un restaurant. Un drame qui a bouleversé la population et relancé le débat sur l’insécurité persistante dans la province de l’Ituri.

En réaction, Augustin Kuratabo, connu sous le sobriquet de Asante Sana, a fermement condamné cet acte. Depuis son exil, il a exprimé son soutien aux familles des victimes et dénoncé une situation qui, selon lui, devient récurrente.

« Ce militaire doit être puni. Ce genre d’acte ne peut rester impuni. Combien de fois allons-nous encore compter nos frères et sœurs assassinés ? », a-t-il déclaré dans un message transmis aux médias.

Un appel à la justice et à la responsabilité du gouverneur

L’acteur politique pointe du doigt l’impunité et l’inaction des autorités face à ces crimes qui endeuillent régulièrement la population. Il rappelle notamment un précédent massacre à Kasenyi, où plus de 13 civils avaient été abattus par un autre militaire des FARDC.

« Ce n’est pas la première fois qu’un militaire incontrôlé commet de tels actes en Ituri. À Kasenyi, des familles pleurent encore leurs proches assassinés. Ce qui se passe dans cette province est injuste. Il est temps que le gouverneur assume ses responsabilités. Je demande à M. Luboya de démissionner immédiatement », a-t-il exigé.

Par ailleurs, Augustin Kuratabo demande que les familles des victimes soient indemnisées, tout en rappelant d’autres tragédies ayant touché la province, notamment à Sabe, un village du groupement Tchomia dans la chefferie des Bahema Banywagi.

Alors que la population de Bunia et des organisations de la société civile dénoncent la montée de l’insécurité, des voix s’élèvent pour exiger des réformes au sein des forces armées et une meilleure protection des civils.

Pour l’instant, les autorités provinciales n’ont pas encore officiellement réagi aux propos d’Augustin Kuratabo ni annoncé de mesures concrètes concernant l’auteur du crime. Cependant, la pression s’intensifie sur le gouverneur militaire Johnny Luboya, dont la gestion sécuritaire est de plus en plus contestée.

L’enquête ouverte sur ce drame devra permettre d’établir les responsabilités et de déterminer les sanctions contre le militaire incriminé. Mais au-delà de cette affaire, c’est toute la question de la sécurité en Ituri qui reste posée, dans une province marquée par des violences récurrentes.

Rédaction