Ituri : Me Augustin Kuratabo Musubi dénonce le massacre de Djangi et appelle à la révolution populaire

Face au carnage survenu ce vendredi 27 juin 2025 sur le site des déplacés de Djangi, dans le territoire de Djugu, Me Augustin Kuratabo Musubi, défenseur des opprimés et leader de l’alliance «Aksante Sana», sort de son silence et dénonce avec fermeté l’inaction des autorités ainsi que l’échec cuisant de l’état de siège en Ituri.

Dans une déclaration rendue publique ce jour, Me Kuratabo exprime son « amertume et désolation » après l’attaque meurtrière menée par des miliciens de la CODECO. Selon lui, ces assaillants seraient venus de trois secteurs : Walendu Tatsi, Djatsi et Pitsi.

Ils ont mené une incursion sanglante sur le site des déplacés de Djangi, situé dans le village Njala, groupement Buku, chefferie de Bahema Nord, aux premières heures de la matinée, vers 5h00.

Un bilan humain lourd et choquant

Le bilan provisoire fait état de 9 personnes tuées et 12 autres grièvement blessées, parmi lesquelles des femmes, des enfants et des personnes âgées. Le défenseur des opprimés dénonce également des cas de viols, de pillage et l’incendie de plusieurs maisons au sein de ce site de déplacés.

Fait encore plus révoltant selon lui, cette attaque s’est déroulée sous le regard impuissant de la MONUSCO et des FARDC, pourtant positionnées non loin du site, mais qui n’auraient pas réagi pour porter secours aux victimes.

« À quoi sert encore l’état de siège ? »

Dans son message, Me Kuratabo remet en cause l’efficacité de l’état de siège, en vigueur en Ituri depuis mai 2021, censé ramener la sécurité. Il critique aussi l’utilité des dialogues en cours à Aru, ainsi que le rôle des forces de sécurité nationales et internationales présentes dans la province.

« Encore une preuve flagrante de l’incompétence des animateurs de ce foutu état de siège », fustige-t-il.

Appel à la révolution populaire

Face à ce qu’il qualifie d’«extermination programmée des Ituriens», Me Augustin Kuratabo lance un appel vibrant à la population :

« Le moment est grave. Nous devons prendre notre destin en main. Si nous ne faisons rien, nous serons tous exterminés par ce régime de Kinshasa. »

Dans un ton résolument radical, il invite les Ituriens à « prendre la voie de la révolution pour sauver la province », les exhortant à ne pas rester « timides et distraits » face à la barbarie.

Hommage aux victimes

Il adresse enfin ses condoléances émues à toutes les familles endeuillées, notamment à celle de Maman Jeanne, une institutrice de l’école primaire locale, tuée lors de ce massacre.

« Il est temps de mettre fin à cette barbarie », conclut-il.

Henry Avonya