Ituri : si à Komanda les civils meurent dans les lieux de culte, à Bunia ils sont assassinés dans les débits de boissons

L’insécurité continue de faire couler le sang des innocents en Ituri. En l’espace de quelques jours, deux drames ont frappé la province, illustrant la gravité de la crise sécuritaire que traverse cette région de l’Est de la République démocratique du Congo.

A Komanda, dans le territoire d’Irumu, c’est un lieu de culte qui a été ensanglanté. Une attaque meurtrière, attribuée aux présumés rebelles ADF, a visé une église bondée de fidèles en pleine prière. Le bilan est lourd : plus de 40 civils ont été massacrés de sang-froid, dans une barbarie qui choque et révolte.

Pendant que Komanda pleure ses morts dans un sanctuaire spirituel, Bunia, chef-lieu de l’Ituri, a connu une autre scène macabre, cette fois dans un bistrot du quartier Yambi Yaya.

Dans la soirée du mercredi 30 juillet 2025, trois personnes ont été tuées et quatorze autres grièvement blessées par des hommes armés non identifiés, vêtus en civil. Les tirs ont semé la panique parmi les clients, transformant un lieu de détente en champ de guerre.

Face à cette recrudescence des violences, les populations locales s’interrogent : où peut-on encore se sentir en sécurité en Ituri ?

Les lieux censés offrir réconfort et refuge, qu’ils soient spirituels ou sociaux, deviennent aujourd’hui des cibles privilégiées d’attaques meurtrières.

Les autorités provinciales, tout en appelant à la vigilance et à la collaboration avec les services de sécurité, peinent à rassurer une population de plus en plus désabusée. Pendant ce temps, la liste des victimes ne cesse de s’allonger, dans une province où la paix reste un rêve lointain.

Rédaction