Kikwit : deux chefs de gang armés devant la justice militaire

La traque judiciaire contre les bandes armées se poursuit dans la ville de Kikwit. Le Tribunal militaire de garnison y a tenu, ce lundi, une audience très attendue au cours de laquelle deux figures notoires du banditisme local ont comparu : Clovis Kamosi, alias Bitonda Tonda, et Filston Tulengi, alias Labi Star.

Ces deux hommes sont accusés d’être à la tête de plusieurs groupes criminels armés ayant semé la terreur dans divers quartiers de Kikwit.

Selon le ministère public, représenté par le sous-lieutenant magistrat Jean-Paul Kasembe Nunula, les activités de ces gangs s’intensifient chaque fin d’année, profitant du climat d’agitation pour multiplier leurs exactions.

Au cours de l’audience, plusieurs victimes ont défilé à la barre, présentant des preuves matérielles accablantes. Elles ont identifié les prévenus comme auteurs de braquages à main armée, souvent accompagnés de violences physiques.

Malgré plusieurs arrestations antérieures, les deux suspects auraient été relâchés à maintes reprises, parfois avec la complicité présumée de certains responsables pénitentiaires.

Pour sa part, le capitaine magistrat Enoch Bujitu, récemment nommé président du Tribunal militaire de garnison de Kikwit, a affirmé sa détermination à mettre un terme à ce phénomène. Il a promis de démanteler les réseaux de gangs armés, y compris ceux bénéficiant d’éventuelles protections au sein de l’appareil sécuritaire local.

A noter que certaines de ces bandes criminelles compteraient dans leurs rangs des enfants de policiers et de militaires, ce qui complique davantage la lutte contre cette criminalité urbaine.

Accusés de terrorisme, vol qualifié et association de malfaiteurs, les prévenus risquent une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de servitude pénale principale.

L’audience a été renvoyée au mardi 14 octobre 2025 pour les réquisitions, les plaidoiries et le prononcé du jugement.

Jetaime Munganga