Lutte contre les violences sexuelles en Ituri: le CICR intensifie la sensibilisation auprès des porteurs d’armes et des communautés à Boga

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles en temps de conflit, célébrée ce 19 juin, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) renforce ses efforts de sensibilisation à Boga, dans le territoire d’Irumu, en province de l’Ituri.

Audrey Eprinchard, cheffe d’équipe protection du CICR à Bunia, a présenté les actions menées par l’organisation pour prévenir les violences sexuelles, particulièrement dans les zones affectées par les conflits armés. Selon elle, ces violences sont aussi perpétrées par des porteurs d’armes, qu’ils soient issus des forces régulières ou de groupes armés non étatiques.

« Nous recueillons d’abord les témoignages des victimes dans un cadre confidentiel, puis nous partageons ces préoccupations avec les porteurs d’armes sans compromettre l’identité des victimes », a-t-elle expliqué à victoireinfo.net.

Ce dialogue discret est renforcé par des formations ciblées en droit international humanitaire, avec un accent particulier sur la prévention des violences sexuelles.

Les activités prévues à Boga s’inscrivent dans la continuité des discussions communautaires organisées en février et mars 2025, au cours desquelles les habitants ont exprimé leur inquiétude face à l’ampleur du phénomène et à l’insécurité persistante.

« Ces violences sont interdites en tout temps par le droit congolais, le droit international humanitaire et les droits humains. Elles ont des conséquences graves sur les victimes, leurs familles et leurs communautés », a insisté Mme Eprinchard, appelant les porteurs d’armes à assumer pleinement leurs responsabilités.

Outre la prévention, le CICR souligne l’importance d’un accès rapide aux soins pour les victimes. Un accompagnement médical et psychologique dans les 72 heures suivant l’agression est crucial pour limiter les conséquences physiques et mentales.

En cette journée du 19 juin, le CICR entend non seulement sensibiliser les acteurs armés et les communautés, mais aussi faire entendre la voix des victimes, trop souvent réduites au silence.

Rédaction