
Nord-Kivu : inquiétudes à Kisunga face à des travaux de repérage minier en chefferie de Bashu

Les travaux de repérage en vue d’une éventuelle exploitation de minerais dans la notabilité de Kisunga, en chefferie de Bashu (territoire de Beni, Nord-Kivu), suscitent de vives inquiétudes parmi la population locale. Les habitants se sont exprimés lors d’un débat public organisé dimanche 27 juillet 2025 dans le village de Vusalya.
Selon plusieurs témoignages recueillis par votre radio, des individus, parfois accompagnés de certaines autorités locales, se rendent régulièrement dans la zone pour identifier des sites potentiellement exploitables. Les riverains craignent que cette activité ne conduise à des expulsions forcées ou à la destruction de leurs champs, principale source de leur survie.
« Nous ne savons rien de ces minerais. Plusieurs groupes viennent tester le sol, creusent, emportent des échantillons et repartent. On nous confirme ensuite que le minerai est bien là… Mais la population n’est jamais informée de la nature de ces minerais, ni de leur utilité ou de ce que nous pourrions en tirer comme bénéfice. Pourtant, nous vivons de nos champs pour nourrir nos enfants. Et si on nous déplace ailleurs, qui nous garantit que nous pourrons nous adapter à ce nouvel environnement ? Voilà l’origine de notre inquiétude », témoigne un habitant.
Dans les notabilités de Kisunga et Mahigha, plusieurs habitants dénoncent l’attitude jugée ambiguë de certains chefs coutumiers. Ils rappellent qu’au départ, la population et les autorités locales s’étaient unanimement opposées à tout projet d’exploitation minière. Mais récemment, certains notables auraient commencé à accompagner les équipes venues effectuer les repérages.
«Le chef de localité a été vu ici avec un notable de Kisunga, escortés par des militaires. Ils n’ont même pas informé la population. Nous avons déjà refusé ce projet, car nos champs nous font vivre. Si on les détruit, c’est la faim qui s’installe dans nos familles. Si cela continue, nous irons vivre chez le chef de chefferie, et il devra nourrir toute la population », prévient un autre habitant en colère.
Une population dépendante de l’agriculture
Les communautés de Kisunga et Mahigha tirent l’essentiel de leurs revenus du travail agricole. Elles cultivent notamment le café, le manioc, la banane, les haricots et le maïs. Pour elles, toute exploitation minière menaçant leurs terres représenterait une catastrophe socio-économique.
Aimé Munganga Bin mahayana
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