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Nord-Kivu : les enseignants de Rubaya dénoncent les frais illégaux imposés sur leurs salaires via Mobile Money

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Des enseignants de Rubaya, dans la chefferie de Bahunde, territoire de Masisi, montent au créneau pour dénoncer les frais de retrait jugés illégaux imposés sur leurs salaires par les opérateurs de Mobile Money. Ce cri de détresse intervient quelques jours après que le gouvernement congolais, via la Caritas, a procédé au paiement de la quasi-totalité des arriérés dus aux enseignants, en utilisant des services de paiement mobile.

Selon le préfet de l’Institut Maheke, M. Alfred Irunva, la situation est préoccupante. « En plus des frais déjà prélevés par le réseau mobile pour chaque retrait, les agents sur terrain exigent un pourcentage de 1% du montant à retirer. Sans cela, le retrait en liquide est refusé », explique-t-il. Il qualifie cette pratique de véritable escroquerie, et appelle les autorités à intervenir de toute urgence.

« Il y a à peine trois mois, certains enseignants ont pu toucher leurs salaires, même si ce n’était pas tout le monde. Aujourd’hui, alors que le gouvernement paie enfin via Caritas, les problèmes surviennent au moment du retrait. Le réseau prend sa part, ensuite le revendeur exige un pourcentage… Cela devient une double peine pour les enseignants », déplore-t-il.



Cette situation s’inscrit dans un contexte sécuritaire et économique difficile. Depuis la chute de la ville de Goma entre les mains des rebelles du M23-AFC, plusieurs banques ont fermé leurs portes, entravant le bon fonctionnement des circuits financiers classiques. Ce vide a été comblé par les services de Mobile Money, dont certains agents semblent profiter de l’absence de régulation.

Les opérateurs concernés justifient ces prélèvements par la crise économique actuelle.

« Avant, les gens allaient à la banque, maintenant c’est nous qui devons nous adapter », confie sous anonymat un agent Mobile Money. Une justification que les enseignants rejettent en bloc, dénonçant une exploitation injuste de leur vulnérabilité.

Les éducateurs lancent ainsi un appel pressant aux autorités locales et au gouvernement central afin de réglementer ces pratiques et de garantir aux fonctionnaires un accès gratuit ou raisonnable à leurs salaires.

Clément softly

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