Nord-Kivu : les services mobile money de Kanyabayonga asphyxiés par l’insécurité

Les revendeurs de crédits de téléphonie mobile et les agents des services mobile money à Kanyabayonga, dans le territoire de Lubero, tirent la sonnette d’alarme. Confrontés à une insécurité persistante et à une instabilité économique grandissante, ces petits commerçants affirment être au bord de l’abandon de leurs activités.

Réunis le week-end dernier pour évaluer les conditions dans lesquelles ils exercent, ces opérateurs économiques dénoncent un environnement devenu intenable. Petro Kandu, l’un des jeunes opérateurs locaux, témoigne :

« En tout cas, nous travaillons dans des conditions tellement difficiles. L’argent ne circule plus normalement. La guerre a affecté nos activités. La population n’a plus les moyens. C’est grâce à elle que nous gagnons notre vie. Aujourd’hui, les gens ne viennent plus acheter des unités téléphoniques comme avant. »

Selon lui, les recettes ont drastiquement baissé depuis que les banques ont cessé de fonctionner dans la région.

« A l’époque où les banques étaient encore opérationnelles, l’argent circulait. Mais aujourd’hui, elles sont fermées, même les guichets qui étaient encore actifs dans notre cité ont fermé. Les défis sont énormes. Si ça continue ainsi, nous allons finir par fermer nos parasols », a-t-il ajouté.

La situation de Kanyabayonga s’est fortement dégradée depuis sa prise par les rebelles du M23-AFC le 29 juin 2025. Cette occupation intervient après la chute successive de Goma et Bukavu, passées sous contrôle rebelle entre janvier et février de la même année. Depuis lors, plusieurs institutions financières ont fermé leurs portes dans les territoires conquis, paralysant davantage les activités économiques locales.

Dans une cité déjà fragilisée par les conflits armés, les opérateurs économiques appellent à une intervention urgente pour relancer les services bancaires, indispensables au bon fonctionnement de leurs activités.

Clément Softly