
Nord-Kivu : MSF sur le point de quitter Kanyaruchinya, les autorités locales demandent un délai pour éviter une crise sanitaire

L’annonce de la clôture imminente de l’appui de Médecins Sans Frontières (MSF) au centre de santé de Kanyaruchinya, prévue pour la fin du mois d’avril, suscite une vive inquiétude dans la zone de santé de Nyiragongo, au Nord-Kivu.
Dans un communiqué publié le mercredi 9 avril, l’organisation humanitaire internationale justifie sa décision par le retour progressif des déplacés dans leurs villages d’origine, entraînant une baisse significative du nombre de consultations dans cette structure sanitaire. Après près de trois ans d’intervention, MSF Belgique compte désormais orienter son assistance vers d’autres zones où les besoins sont jugés plus urgents.
Mais cette décision est loin de faire l’unanimité sur le terrain. Le médecin chef de zone de Nyiragongo, le Dr Thierry Shukuru Turano, alerte sur les conséquences graves qu’un retrait précipité de MSF pourrait engendrer pour les habitants de Kanyaruchinya et des environs.
« Cette organisation ne se contentait pas de fournir des soins médicaux. Elle menait aussi des activités communautaires importantes comme la sensibilisation contre les violences basées sur le genre et la prise en charge des cas de choléra. Sa clôture laisserait un vide énorme », a-t-il déclaré dans une interview accordée à victoireinfo.net.
Le Dr Shukuru plaide pour un report du désengagement de MSF jusqu’à la fin de l’année 2025, afin de donner le temps nécessaire aux autorités sanitaires et à la communauté de se préparer à la relève.
« Si l’appui est arrêté brusquement, cela mettra en péril la continuité des soins et les acquis obtenus jusqu’ici, surtout dans un contexte de guerre où les besoins humanitaires restent criants », a-t-il ajouté
Kanyaruchinya, situé dans le territoire de Nyiragongo, a longtemps été un point névralgique d’accueil des déplacés fuyant les conflits armés. Le centre de santé local, avec le soutien de MSF, assurait un large éventail de services allant des soins primaires à la réponse aux épidémies.
Alors que la date du retrait approche, les appels à la prolongation se multiplient. Pour les autorités sanitaires locales, ce soutien reste encore vital pour la population, malgré la diminution apparente des consultations.
Clément softly
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