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Partenariat RDC avec des clubs européens : Moïse Katumbi dénonce « une dépense irresponsable et indécente »

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img-20250717-wa01378107818140601084506-1024x1024 Partenariat RDC avec des clubs européens : Moïse Katumbi dénonce « une dépense irresponsable et indécente »



Après le partenariat réussi avec l’AS Monaco, où le club affiche déjà la mention « RDC, cœur de l’Afrique » sur ses maillots, des discussions sont en cours avec l’AC Milan et le FC Barcelone pour finaliser des accords similaires.

Dans une lettre ouverte rendue publique ce 16 juillet 2025 depuis Washington DC, et adressée au président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président du parti Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, dénonce une initiative qu’il juge « irresponsable » et « moralement inacceptable » dans le contexte actuel du pays.

Le projet, estimé à au moins 43 millions de dollars, viserait à apposer l’image du Congo sur les maillots de clubs européens de renommée internationale, dans le cadre d’une stratégie de visibilité internationale. Une campagne qui, selon ses défenseurs, s’inscrit dans une volonté de redorer l’image du pays et d’attirer les investisseurs.

Mais pour l’opposition, ce choix est une véritable provocation. Dans sa lettre, Katumbi dresse un tableau sombre : plus de 7 millions de déplacés internes, 25 millions de personnes souffrant de la faim, des camps insalubres, un système éducatif délabré, un accès à l’eau potable quasi inexistant pour 65 % de la population, et des soldats sous-payés.

« Pendant que vous projetez d’inscrire le nom du Congo sur des maillots européens, nos enfants meurent de faim, nos soldats défendent la nation pour moins de 5 dollars par jour », écrit Katumbi, accusant le président Tshisekedi d’être totalement déconnecté des besoins urgents de la population.

Le leader d’Ensemble pour la République fustige également le contraste choquant entre les sommes investies à l’étranger et l’état du football congolais.

« Le championnat national a été interrompu faute de 600 000 dollars. Des clubs comme Sanga Balende n’ont même plus de quoi transporter leurs joueurs », déplore-t-il.

Selon lui, investir des dizaines de millions à l’étranger pendant que le football local s’effondre, revient à « nourrir les enfants des autres pendant que les siens meurent de faim ».


Un autre point de critique concerne le manque de transparence. Le projet de sponsoring ne figure pas dans le budget national, n’a pas été débattu publiquement, et n’a aucune légitimité démocratique, selon Katumbi, qui y voit un « fétichisme publicitaire financé par le Trésor public ».

« La gouvernance ne se mesure pas à la grandeur des ambitions publicitaires, mais à la capacité à soulager la souffrance, à garantir la dignité du citoyen », martèle-t-il.


En conclusion, Katumbi exhorte le chef de l’État à reconsidérer cette politique de visibilité internationale, et à réorienter les ressources vers les besoins fondamentaux du peuple congolais : alimentation, éducation, santé, infrastructures, sécurité.

« Le peuple congolais attend autre chose que des campagnes d’image : il attend du pain, de l’eau, des soins, une école, la paix. »


Un débat est désormais ouvert : faut-il investir dans la visibilité à l’étranger pour améliorer l’image du pays, ou concentrer les efforts sur la reconstruction sociale ? L’avenir dira si le pouvoir en place entendra l’appel lancé depuis Washington.

Clément softly

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