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RDC : la circulaire sur le maintien des filles enceintes à l’école crée la controverse au Nord et Sud-Kivu

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La récente note circulaire émise par le Secrétariat général du ministère de l’Éducation et de la Nouvelle Citoyenneté, autorisant le maintien des filles enceintes dans les établissements scolaires, suscite un vif débat dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Si certains acteurs de la société civile saluent cette mesure comme une avancée en matière de droits à l’éducation, d’autres redoutent ses conséquences sur l’environnement scolaire.

À Bukavu, Baraka Musombwa Joseph, coordonnateur interprovincial du Mouvement des Sociétés Civiles (MSCO), se montre favorable à cette décision. Il y voit une opportunité de réparation sociale pour des jeunes souvent stigmatisées et exclues injustement du système éducatif.

 » Aucune raison valable ne peut justifier l’exclusion d’une élève enceinte. C’est une discrimination pure et simple qui va à l’encontre du droit fondamental à l’éducation « , déclare-t-il.


Baraka Musombwa appelle également à la vigilance. Pour lui, cette mesure ne doit pas servir de prétexte à une dérive morale dans les établissements.

 » Le MSCO met en garde sévèrement les élèves, les enseignants et certains administratifs qui pourraient détourner cette circulaire à des fins de débauche. Il appartient aux parents et aux services de sécurité d’assurer une vigilance accrue pour éviter tout abus « , a-t-il insisté.



À Goma, en revanche, la réaction est plus nuancée. Christian Kalamo, président de la société civile de la commune de Karisimbi, émet de sérieuses réserves. Pour lui, cette décision n’a pas été suffisamment réfléchie.

 » Une grossesse impose des réalités physiques et psychologiques qui peuvent nuire à la concentration et au climat scolaire. Cela risque d’influencer négativement les autres élèves « , soutient-il.

Plutôt que de permettre aux filles enceintes de continuer les cours dans les écoles traditionnelles, Christian Kalamo suggère des alternatives éducatives.

 » Il existe des centres de rattrapage et des formations spécifiques adaptées à leur situation. Il faut revoir cette note circulaire car elle pourrait créer un précédent dangereux, poussant certains garçons à croire qu’il est permis de mettre les filles enceintes sans conséquences. « 


Entre inclusion scolaire et crainte d’un relâchement des mœurs, la circulaire du ministère continue de diviser. Le débat met en lumière les défis liés à la gestion de la grossesse en milieu scolaire et la nécessité d’un encadrement rigoureux pour concilier droit à l’éducation et maintien d’un environnement scolaire sain.

Clément softly

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