RDC : l’ancien président Joseph Kabila condamné à la peine de mort par la Haute Cour militaire.

La Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo a condamné, ce mardi 30 septembre 2025, l’ancien chef de l’État Joseph Kabila à la peine de mort. Le verdict a été rendu en son absence, l’ex-président étant en exil depuis plus de deux ans.

Reconnu coupable de trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et crimes de guerre, Joseph Kabila a également été condamné au paiement de 33 milliards de dollars de dommages et intérêts : 29 milliards pour l’État congolais et 2 milliards pour chacune des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, parties civiles au procès.

Dans un arrêt longuement motivé, la Haute Cour militaire affirme que l’ancien président est le chef de la coalition politico-militaire AFC/M23, un mouvement rebelle soutenu par le Rwanda, accusé d’avoir occupé une partie de l’Est du pays début 2025. Les juges estiment que Kabila supervisait directement des réunions d’état-major du mouvement et menait des inspections dans ses centres d’instruction.

Selon la Cour, ces agissements constituent une violation grave du devoir de réserve et de loyauté envers l’État, « scandalisant des millions de Congolais dont il a pourtant été président durant 18 ans ».

Ce verdict, inédit dans l’histoire de la RDC, a été prononcé après quatre heures de lecture. Toutefois, l’absence de l’accusé et de sa défense alimente les critiques. Plusieurs observateurs et organisations de défense des droits estiment que l’instruction a été menée de manière bâclée, donnant à ce procès un caractère expéditif.

Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation de Joseph Kabila, a dénoncé un « procès politique ». Son secrétaire permanent, Emmanuel Shadary, a qualifié la décision de « vaste blague ».

Jamais auparavant un ancien président congolais n’avait été condamné par une juridiction militaire. Pour certains, ce verdict marque un tournant judiciaire, mais il laisse un goût d’inachevé en raison des zones d’ombre entourant la procédure.

La Haute Cour militaire a par ailleurs ordonné l’arrestation immédiate de Joseph Kabila, désormais sous le coup d’une condamnation capitale.

Clément softly