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RDC : mort de dizaines de creuseurs à Kolwezi, Moïse Katumbi s’en prend frontalement aux autorités

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Le drame de Kawama continue de bouleverser l’opinion nationale. Des dizaines de creuseurs artisanaux ont été engloutis dans un éboulement survenu dans un carré minier instable, dans la périphérie de Kolwezi. Une tragédie de plus, dans un secteur où les alertes se répètent depuis des années, sans que les autorités ne prennent la mesure de l’hémorragie humaine.

Face à cette catastrophe, Moïse Katumbi a haussé le ton. Dans un message d’une rare fermeté, le leader d’Ensemble pour la République présente ses condoléances aux familles frappées par cette « tragédie évitable » et pointe du doigt les failles systémiques de la gouvernance minière dans le Lualaba.
Katumbi met d’abord en cause l’absence de mesures strictes de prévention et la tolérance vis-à-vis de sites miniers notoirement dangereux.

« Je fermerais immédiatement tout site dangereux pour les creuseurs. On ne négocie pas avec la mort. La vie des Congolais ne peut être sacrifiée pendant que d’autres encaissent les profits dans l’ombre. »


Ce message, lourd de sens, renvoie directement aux autorités provinciales, accusées de privilégier certains intérêts privés au détriment de la sécurité des exploitants artisanaux.

La police minière au banc des accusés

L’ancien gouverneur du Katanga rappelle ensuite les responsabilités de la police minière, souvent absente ou instrumentalisée dans de multiples affaires d’exploitation illégale.
« La police minière doit jouer son rôle : protéger, prévenir, sécuriser. La vie est sacrée. »
Pour Katumbi, l’État doit impérativement reprendre le contrôle des sites artisanaux, où prolifèrent désordre, exploitation abusive et informalités meurtrières.

La présence des Gardes Républicains dans certaines zones minières, régulièrement dénoncée par la société civile, est également au cœur de ses critiques.

« Quant aux Gardes Républicains, ils n’ont rien à faire dans les mines. Un militaire appartient à l’armée, pas aux intérêts privés. »


Cette intrusion des forces d’élite dans un secteur économique sensible alimente encore davantage les soupçons de connivence entre réseaux militaires et opérateurs clandestins.

Au-delà du drame, Katumbi réclame une rupture totale avec la gestion opaque des sites miniers artisanaux et demande que les responsabilités soient identifiées sans délai.
« Finissons avec le mensonge. Nous exigeons la transparence totale sur les exploitants et les bénéficiaires de ces sites, dont certains portent une part de responsabilité dans ces drames. »
Dans un secteur qui concentre richesses colossales et corruption endémique, cette demande résonne comme un avertissement direct aux réseaux qui prospèrent dans l’ombre.

Un appel à restituer dignité et protection aux creuseurs

Katumbi conclut son message sur une déclaration forte, soulignant l’urgence de réformes profondes pour préserver la vie de ceux qui extraient les minerais au péril de leur existence.


« Assez d’opacité. Assez de vies sacrifiées. Les creuseurs ont droit à la dignité. »


Ce drame de Kawama s’ajoute à une longue liste de catastrophes survenues dans les mines artisanales du pays. La sortie musclée de Moïse Katumbi pourrait marquer un tournant dans le débat national sur la sécurisation des exploitations artisanales, à condition que les autorités traduisent enfin en actes les leçons répétées de ces tragédies.

Rédaction

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