RDC : un nouveau pas vers la paix, Kinshasa et le M23 signent un mécanisme de vérification du cessez-le-feu à Doha

Le gouvernement de la République démocratique du Congo et la rébellion de l’AFC/M23 ont franchi une nouvelle étape dans le processus de paix en signant, ce mardi 14 octobre à Doha, un mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Cette signature, intervenue à l’issue du sixième round des discussions baptisé « Doha 6 », marque une avancée significative dans les pourparlers menés sous la médiation du Qatar, avec l’appui du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). L’objectif principal est de faire taire les armes et de créer un climat favorable à la conclusion d’un accord de paix global entre les deux parties.
Le nouveau dispositif confie au CICR un rôle d’intermédiaire neutre pour l’identification, la vérification et la libération sécurisée des détenus des deux camps, une question jusque-là sensible et source de divergences majeures.
Selon le ministre d’État et garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, seuls les prisonniers n’ayant pas commis de violations graves du droit international seront concernés par cet échange.
« Ce processus sera rigoureux et respectueux des normes internationales », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à Kinshasa.
Si l’accord sur la surveillance du cessez-le-feu est salué comme un signal d’espoir, plusieurs dossiers restent en suspens.
Le plus délicat demeure celui du rapatriement des réfugiés congolais installés dans les pays voisins. Le gouvernement congolais plaide pour une identification préalable et un retour progressif vers des zones sécurisées, tandis que le M23 exige un rapatriement sans conditions, une position qui pourrait compliquer la poursuite des négociations.
De plus, des désaccords persistent sur la neutralisation des FDLR, le rôle exact du Rwanda, accusé de soutenir le M23, ainsi que la mise en place du mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, dont le calendrier reste incertain.
Alors que les diplomates saluent cette avancée, la situation sécuritaire demeure tendue dans l’est du pays. Des affrontements violents opposent encore les FARDC et leurs alliés Wazalendo à la rébellion du M23, notamment dans le territoire de Rutshuru.
Malgré la fixation initiale du 1er octobre pour le lancement du « Concept des opérations », le processus accuse des retards notables, alimentant le scepticisme à Kinshasa comme à Kigali.
Washington a salué l’implication du Qatar et du CICR, exhortant les deux parties à « profiter de cette dynamique pour progresser davantage vers la conclusion d’un accord de paix définitif ».
De leur côté, les médiateurs régionaux et la communauté internationale continuent d’appuyer le processus de Doha, initié depuis juillet 2025, comme la voie la plus crédible pour parvenir à une paix durable dans l’est de la RDC.
Clément softly
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