Watsa : deux journées ville morte maintenues par la Synergie de la société civile malgré l’interdiction de l’autorité territoriale

La Synergie de la société civile et le parti politique UDPS du territoire de Watsa, dans la province du Haut-Uele, au nord-est de la République démocratique du Congo, ont maintenu leur appel à observer deux journées « ville morte » ce vendredi 6 et samedi 7 juin 2025. Et ce, malgré l’interdiction formelle émise par l’autorité territoriale.

Ce mouvement vise à protester contre l’insécurité grandissante qui sévit ces derniers temps dans plusieurs entités du territoire, marquée par des cas de vols à main armée, de vandalisme, de tueries, et qui plongent la population dans la peur et l’abandon.

Dans un vox pop réalisé par Victoireinfo.net, les responsables de la Synergie dénoncent « la montée inquiétante des actes criminels, des enlèvements, des assassinats ciblés et des attaques de groupes armés » dans plusieurs localités de Watsa. Ils reprochent aux autorités un manque de réaction face à une situation pourtant bien connue.

«Nous avons l’impression que l’État a abdiqué. La population est tuée, menacée, violée, mais personne ne rend compte. Nous voulons une réponse concrète à cette insécurité devenue insoutenable », a déclaré Jean-Pierre Atsidri Adroma, coordonnateur de la Société civile de solidarité du Congo.

Malgré cette indignation populaire, l’administrateur du territoire, M. Magay Missa Dieudonné, a interdit toute manifestation, y compris la ville morte, évoquant des « risques de trouble à l’ordre public » au vu de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, ainsi que la tenue des épreuves préliminaires de l’Exetat, édition 2025, pour les élèves finalistes. Dans un communiqué officiel, il a appelé la population à garder son calme et à vaquer normalement à ses occupations.

Une position que la Synergie de la société civile juge injuste et provocatrice, affirmant que sa démarche est pacifique et vise uniquement à éveiller la conscience des autorités face à la souffrance de la population.

«Toutes les activités seront suspendues, sauf celles des élèves finalistes qui seront exemptés, afin de ne pas perturber le calendrier scolaire », a précisé Joseph Kelema, coordonnateur de la Société civile du Congo (SociCo).

Et d’ajouter :

«Nous insistons sur le caractère pacifique de notre action et appelons la population à observer ces journées ville morte sans violence ni vandalisme, tout en restant vigilante et solidaire », a conclu Eugène Kasole, coordonnateur de la société civile Force Vive.

Il convient de signaler que des sources locales contactées par Victoireinfo.net indiquent que plusieurs commerçants et transporteurs prévoient déjà de suspendre leurs activités durant ces deux journées. À Watsa, Durba, Wanga Centre, comme dans plusieurs autres entités du territoire, de nombreux habitants affirment être prêts à répondre à l’appel de la société civile, par solidarité ou par conviction.

César Dedebha Fils