
RDC-Rwanda : plus de 1 800 réfugiés rwandais rapatriés depuis l’Est de la RDC sous la houlette du HCR et du M23

En l’espace d’une semaine, plus de 1 800 réfugiés rwandais, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été rapatriés depuis l’Est de la République Démocratique du Congo vers le Rwanda. L’opération, coordonnée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), s’est déroulée avec l’implication active du groupe rebelle AFC/M23, qui contrôle plusieurs zones du Nord-Kivu.
Ce jeudi 22 mai 2025, ce sont 636 réfugiés, tous décrits comme étant liés aux Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), qui ont traversé la frontière via la Grande Barrière, entre Goma et Gisenyi. Une action qui s’inscrit dans le cadre d’un plan plus large lancé par Kigali depuis le 10 mai 2025, visant au retour volontaire ou forcé de plus de 2 000 ressortissants rwandais établis depuis des années dans l’Est congolais.
Déjà, le lundi 19 mai, 802 autres réfugiés avaient été remis par le M23 aux équipes du HCR, qui les ont transférés jusqu’à la frontière rwandaise. Ces derniers rejoignaient les 360 personnes précédemment rapatriées le vendredi 16 mai. Tous ont été ensuite dirigés vers le camp de transit de Nyarushishi, dans le sud-ouest du Rwanda.
Parmi les rapatriés, nombreux sont ceux qui affirment avoir vécu en RDC depuis deux décennies, à l’instar de Bimenyimana Edson, 65 ans, qui raconte être arrivé en 2000 avec l’espoir de trouver des terres cultivables. « Nous étions agriculteurs et éleveurs. Il y a eu la guerre, puis le M23 nous a ramenés à Goma », confie-t-il.
Le retour de ces réfugiés suscite toutefois des interrogations. Si le HCR parle de rapatriement humanitaire, plusieurs observateurs s’inquiètent du rôle joué par le M23, accusé de procéder à des arrestations arbitraires et de forcer les départs. Des images captées à la frontière montrent des femmes et des enfants épuisés, vêtus de haillons, portant leurs maigres biens dans des sacs de fortune.
Alors que les tensions restent vives dans l’Est de la RDC, cette opération massive de rapatriement relance le débat sur la présence prolongée de réfugiés étrangers dans les zones rurales congolaises, sur fond de conflit armé et de luttes territoriales entre groupes armés et autorités nationales.
Le gouvernement congolais, quant à lui, n’a pas encore réagi officiellement à cette série de retours, orchestrée en partie par une rébellion qu’il considère comme une force ennemie soutenue par Kigali.
Clément softly
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