
Violences sexuelles à l’Est de la RDC : MSF tire la sonnette d’alarme face à un nombre alarmant de victimes

L’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) alerte sur l’ampleur inquiétante des violences sexuelles dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans un communiqué rendu public le 11 juin, MSF révèle avoir pris en charge plus de 10 500 victimes et survivantes de violences sexuelles entre janvier et avril 2025.
Selon les chiffres communiqués par MSF, 7 400 cas ont été enregistrés à Goma et dans ses environs, 2 400 à Sake et près de 700 à Kalehe et Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Ces chiffres, déjà alarmants, seraient en réalité bien en dessous de la vérité, avertit François Calas, chef de programme de MSF au Nord-Kivu.
« Le nombre des victimes pris en charge a atteint un niveau alarmant. Mais ce que nous voyons dans nos structures ne représente qu’une infime partie de la réalité », a déclaré François Calas.
« Chaque jour, nos équipes reçoivent des dizaines de victimes, et l’accès aux soins devient de plus en plus difficile. »
Dans son communiqué, MSF souligne que les structures sanitaires locales sont confrontées à une pénurie de moyens pour assurer une prise en charge adéquate. Cela concerne notamment la prévention du VIH, les traitements contre les infections sexuellement transmissibles, ainsi que le soutien psychologique aux survivantes.
« Certaines structures font face à une rupture de stock en médicaments de prévention VIH. Ce déficit est lié à la baisse des financements internationaux et au retard dans la coordination des soutiens humanitaires », explique François Calas.
En plus du manque de médicaments, l’éloignement des structures de santé constitue un autre obstacle majeur. Dans plusieurs zones reculées, les survivantes doivent parcourir de longues distances, souvent à pied, et parfois en traversant des zones contrôlées par des groupes armés.
« Plusieurs femmes renoncent à se faire soigner, par peur de subir de nouvelles agressions en chemin. Ces routes sont fréquemment empruntées par des combattants », précise MSF.
Face à cette situation préoccupante, MSF appelle la communauté internationale à faire de la prise en charge des victimes de violences sexuelles une priorité, en dépit des défis financiers actuels.
L’organisation insiste sur l’importance de garantir un accès sûr, rapide et digne aux soins médicaux et psychologiques, tout en renforçant les mécanismes de prévention.
Clément softly
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