
Bunia: sous des câbles à haute tension, les commerçantes du marché Kanyasi alertent sur un danger permanent et interpellent l’état congolais

Un vent de colère souffle sur le quartier Bakongolo, dans la commune Mbunya à Bunia. Les commerçantes du nouveau marché Kanyasi tirent la sonnette d’alarme. Réinstallées sous des câbles électriques à haute tension, elles dénoncent un emplacement jugé dangereux, mais aussi des frais d’installation trop élevés.
C’est un véritable cri de détresse que lancent ces femmes qui s’efforcent de subvenir aux besoins de leurs familles. Ce jeudi 29 mai, plusieurs d’entre elles se sont confiées à notre micro pour dénoncer les conditions dans lesquelles elles exercent leur petit commerce.
« Nous sommes sous des fils à haute tension. À tout moment, il peut y avoir un court-circuit, une électrocution. Est-ce que nos vies ne comptent pas ? » s’interroge maman Christine, vendeuse de légumes.
« On a été chassées de l’ancien marché. Ici,e on ne nous donne même pas de sécurité, mais on nous demande 60 dollars pour poser un simple étalage. D’où allons-nous tirer cet argent ? » se plaint maman Aline, visiblement exaspérée.
Les commerçantes pointent du doigt les services étatiques, notamment les divisions provinciales de l’Urbanisme, de l’Aménagement du territoire et des Infrastructures. Elles estiment que leur installation n’a fait l’objet d’aucune étude préalable de sécurité.
« Nous demandons que l’État vienne voir où on a placé ce marché. C’est une bombe à retardement. Qu’attendent-ils ? Qu’un drame se produise ? » interpelle une autre vendeuse, préférant garder l’anonymat.
Elles dénoncent également l’imposition de frais jugés exorbitants, fixés à 60 dollars américains par le chef de quartier. Une somme inabordable pour la majorité d’entre elles, surtout dans un contexte économique difficile.
D’après certaines sources locales, le site du marché Kanyasi pourrait aussi faire l’objet d’un conflit foncier non résolu. Ce flou autour de la propriété du terrain ajoute à la précarité de la situation.
Malgré les risques, les femmes continuent à vendre, résignées, mais déterminées. Elles espèrent que leur cri sera entendu avant qu’un accident ne vienne tout bouleverser.
Héritier RAMAZANI
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