Goma : la musique live renaît après deux mois de silence imposé par la guerre

Après une longue période marquée par la guerre et l’insécurité, la ville de Goma retrouve peu à peu son ambiance festive. Ce week-end, plusieurs orchestres locaux ont repris leurs activités, envahissant divers podiums pour offrir à leurs fans un véritable spectacle de retrouvailles. Une bouffée d’air frais pour les habitants, après des semaines d’angoisse et de privation de loisirs.

L’un des moments forts de cette reprise a été la prestation enflammée de l’orchestre Génération des Stars à l’espace Deuxième Regard, situé dans le quartier Katindo. Son leader, Alda Mwami, a exprimé sa joie et son émotion en montant sur scène après ces mois de silence forcé. « J’ai pu déceler un certain niveau de stress, mais aussi une immense attente de la part du public. Les gens avaient besoin de détente et ne voulaient pas nous voir quitter la scène », a-t-il confié. Toutefois, il s’inquiète de l’impact de la conjoncture économique et de l’insécurité nocturne sur la pérennité de ces événements. « Nous terminons parfois nos concerts très tard, et nous ignorons dans quelles conditions nos spectateurs rentrent chez eux. Cela nous préoccupe beaucoup. »

Jean-Michel Irenge, manager adjoint de l’espace Deuxième Regard, a affirmé que la relance des concerts et des karaokés est une priorité pour son établissement. Conscient du contexte difficile que traverse la ville, il estime qu’il était de son devoir de redonner vie aux événements culturels. « La soirée a été une réussite. Peu à peu, nous sensibilisons notre clientèle et elle revient. Nous ne sommes pas encore au sommet, mais nous reprenons progressivement », a-t-il déclaré.

Depuis plusieurs années, les week-ends à Goma sont rythmés par les prestations live des orchestres locaux. Ces groupes jouent non seulement leurs propres compositions, mais interprètent également des classiques de la musique congolaise, apportant ainsi une touche d’authenticité aux soirées de divertissement.

Pour les amateurs de la musique et de la détente, cette reprise est une véritable aubaine. Nombreux sont ceux qui se disent soulagés de retrouver ces instants de convivialité, après avoir traversé une période particulièrement éprouvante. « Les karaokés sont une bonne chose, surtout après ce que nous avons vécu. Ils participent aussi à notre détraumatisation », a déclaré une spectatrice interrogée par VictoireInfo.net . Un autre amateur de musique a renchéri : « Se divertir est essentiel. Nous avons traversé des moments difficiles, et retrouver la musique live nous redonne un sentiment de liberté. Nous remercions les entrepreneurs qui, malgré la situation, continuent de nous offrir ces espaces de détente. »

Alors que la ville tente de panser ses blessures, ces retrouvailles musicales témoignent de la résilience de la population et de son besoin de revivre, malgré les défis économiques et sécuritaires persistants. Pour beaucoup, cette reprise des concerts et karaokés est une lueur d’espoir, un signe que, malgré l’adversité, Goma reste debout et vibrante.

Clément Softly