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Joseph Kabila : « La RDC est redevenue un État failli, minée par l’insécurité, la mauvaise gouvernance et le terrorisme d’État »

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Dans une rare prise de parole publique, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, s’est exprimé depuis la capitale américaine sur la situation critique que traverse son pays. À 14h30 (heure de Washington), soit 20h30 à Goma et 19h30 à Kinshasa, il a dressé un tableau alarmant du climat sécuritaire et politique en RDC.

Lors de son intervention, Joseph Kabila a dénoncé « une situation sécuritaire plus que préoccupante » sur l’ensemble du territoire national, citant des provinces durement touchées par les violences : Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Maniema, Tanganyika, Haut-Katanga, et même Maï-Ndombe, pourtant voisine de la capitale.

Selon lui, « le sang de nos compatriotes, civils et militaires, a abondamment coulé », pointant du doigt des actes relevant de ce qu’il qualifie de « terrorisme d’État », notamment le massacre de plusieurs centaines de détenus à la prison de Makala en septembre 2024, toujours impuni.

L’ancien chef de l’État accuse les autorités actuelles d’avoir sapé les fondements de l’armée congolaise, en remplaçant les forces régulières par des milices tribales, des mercenaires et des groupes armés. Il déplore un commandement militaire défaillant et des pratiques discriminatoires, notamment à l’encontre des militaires swahiliphones, emprisonnés sans jugement.

« L’armée est aujourd’hui tournée en dérision par ceux-là mêmes qui devraient en garantir la solidité », a-t-il lancé, appelant à une réforme en profondeur du secteur de la sécurité.



Joseph Kabila a également critiqué la politique régionale du gouvernement en place, qu’il accuse d’avoir tourné le dos à deux cadres de coopération essentiels à la paix dans la région des Grands Lacs : le Pacte de sécurité et l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Cette rupture aurait, selon lui, favorisé une régionalisation du conflit, avec l’intégration des FDLR et de groupes armés congolais comme supplétifs de l’armée nationale.

Dans un ton grave, l’ancien président estime que le pays est « revenu à la case départ », devenant un État « failli, divisé, désintégré, au bord de l’implosion », classé parmi les plus corrompus et endettés du monde. Il appelle à une prise de conscience collective, affirmant que « le Congo n’appartient pas à un régime, mais au peuple congolais ».


Enfin, Joseph Kabila a insisté sur l’urgence d’une solution globale à la crise congolaise. Pour lui, il n’y aura pas de paix durable sans réformes politiques profondes : « La dictature doit prendre fin, la démocratie et la bonne gouvernance doivent être restaurées ». À défaut, a-t-il prévenu, la RDC s’expose à « de nouvelles convulsions politiques, des troubles, et même des guerres civiles ».

Clément Softly

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