Nord-Kivu : Reprise timide des cours à Rutshuru après Pâques, les enseignants en grève pour salaires impayés

Les activités scolaires ont timidement repris le mardi 22 avril 2025 dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu, au lendemain des vacances de Pâques. Si certaines écoles publiques ont rouvert leurs portes, d’autres restent fermées ou tournent au ralenti, en raison d’un mouvement de protestation des enseignants, impayés depuis plusieurs mois.

Selon plusieurs sources locales, une minorité d’enseignants du secteur public affirme avoir perçu partiellement leurs salaires, souvent une seule mensualité, celle de janvier ou de février, alors que la majorité n’a encore rien reçu depuis le début de l’année 2025.

« Plusieurs écoles des cinq sous-divisions du territoire de Rutshuru n’ont pas encore repris les activités. Les enseignants avaient suspendu les cours pour revendiquer leurs salaires impayés. Aujourd’hui, cela fait quatre mois sans salaire. Ils ont jugé préférable de ne pas reprendre tant qu’aucune solution concrète n’est trouvée », a déclaré Félix Kakiza, délégué syndical des enseignants de Rutshuru.

Pourtant, quelques établissements scolaires ont choisi de reprendre les cours malgré la situation. Un enseignant de l’école de Vitsumbi témoigne :

« Aujourd’hui, les activités se sont déroulées normalement. Les enseignants ont compris qu’ils finiraient par accumuler du retard sur le programme s’ils restaient à la maison. Même s’ils ne sont pas encore payés, ils ont répondu présent. »

Cependant, plusieurs écoles qui avaient tenté une reprise ont finalement renvoyé les élèves chez eux, faute d’encadrement suffisant. L’ouverture générale reste incertaine et dépend largement du paiement effectif des arriérés de salaire.

Le secrétaire permanent du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO), antenne de Rutshuru, a confirmé qu’à la fin du weekend dernier, seules une cinquantaine d’écoles et quelques bureaux de sous-division avaient perçu une ou deux mensualités. Il espérait que le reste des enseignants serait payé au cours de la semaine en cours, chose qui n’a pas été réalisée.

Clément softly