RDC :la présence de Joseph Kabila à Goma confirmée par le M23, Ramazani Shadary parle d’une mission de paix

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est bel et bien à Goma. Après plusieurs semaines de spéculations, c’est le mouvement rebelle M23-AFC lui-même qui a confirmé l’information, attisant davantage les tensions déjà vives entre Kinshasa et les groupes armés actifs dans l’Est du pays.

Dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter), Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23-AFC, a annoncé : « L’ancien président de la RDC, M. Joseph Kabila, est arrivé dans la ville de Goma. Nous lui souhaitons un agréable séjour dans les zones libérées. » Une déclaration immédiatement relayée et confirmée par le colonel Willy Ngoma, autre figure du mouvement rebelle.

Cette annonce survient dans un climat politique tendu. Le gouvernement congolais, qui suspectait déjà une implication trouble de l’ancien chef de l’État dans la crise sécuritaire, avait pris une série de mesures radicales : levée de l’immunité parlementaire du sénateur à vie et confiscation de plusieurs de ses biens. Des gestes interprétés comme une réaction ferme à ce qui est perçu, à Kinshasa, comme une trahison.

Face à la polémique, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de Joseph Kabila, est monté au créneau. Emmanuel Ramazani Shadary, Secrétaire Permanent du parti, a tenté d’apaiser les tensions lors d’une interview accordée à Radio France Internationale (RFI).

« Il est là pour discuter avec ceux qui ont les armes. Il va donner sa contribution en discutant avec eux, comme les évêques l’ont fait, comme tout le monde le fait. C’est une affaire de tout le monde et l’approche doit être globale », a déclaré l’ancien candidat à la présidentielle de 2018, estimant que les critiques relèvent davantage de luttes de pouvoir que d’une véritable volonté de paix.

L’arrivée de Joseph Kabila à Goma, ville partiellement sous contrôle du M23, relance les interrogations sur son rôle réel dans la crise actuelle et sur les intentions des différents acteurs politiques et militaires congolais.

Clément softly